AU FIL DES JOURS

Leucémies lymphoblastique chez les enfants environnés par des vignobles

Une étude menée par  Stéphanie Goujon  (INSERM), dans le cade de GEOCAP ([1]) montre qu’il existerait une relation linéaire entre l’augmentation de la prévalence de la leucémie de l’enfant de moins de 15 ans et celle de la densité des surfaces consacrées à la vigne dans les 1 000 m qui entourent son lieu de résidence. Serait ainsi en cause la densité, et non la présence à elle seule, d’une vigne alentour ([2])
Ces associations sont plus nettes en Pays de la Loire, Grand-Est, Occitanie, et Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse. En revanche la Nouvelle-Aquitaine y échappe. La scientifique admet ne pas avoir d’explication précise à cela. « On est prudents dans les interprétations des résultats régionaux », indique-t-elle. « On a construit un indicateur fait pour être fiable à l’échelle nationale. Si on raisonnait région par région, on aurait peut-être d’autres indicateurs. »

« La présence et la surface en vignes autour de ces coordonnées ont été évaluées en utilisant des cartes permettant de repérer les cultures agricoles, construites pour cette étude par Santé publique France”, précise l’INSERM. Le registre national des cancers de l’enfant (RNCE) sur la période 2006-2013 a été utilisé : 3 711 enfants de moins de 15 ans atteints de leucémie  ont  été recensés, comparés avec groupe témoin de 40 196 enfants. Leurs adresses de résidence ont été localisées grâce au registre fiscal.

Pour chaque augmentation de 10 % de la densité de vignes dans les 1 000 m autour de l’habitation des enfants, les auteurs constatent une augmentation de 4 % du risque de tous les types de leucémies, et de 10 % pour certains types particuliers comme la leucémie lymphoblastique. (80 % de celles observées chez les enfants)

Actuellement, le cadre législatif impose une distance de 10 mètres entre les surfaces viticoles et les habitations, alors qu’il faudrait une mesure de protection de 200 mètres.

[1] GEOCAP-AGRI : Etude nationale menée par Santé publique France (SPF) en partenariat avec l’Inserm, avec le financement de l’Anses, qui étudie le risque d’apparition de cancers chez l’enfant au regard de la proximité de certaines familles de cultures.
En 2016 l’AMLP avait contesté les conclusions de l’InVS (intégrée maintenant ds SPF) concernant les cas de cancers de l’enfant mis en évidence dans l’école de Preignac, au milieu des vignes de Sauternes. L’agence avait certes reconnu un excès de cas, mais décidé d’une simple surveillance. Nous avions au contraire argumenté de la nécessité d’une étude à l’échelle de l’ensemble des régions viticoles françaises, s’appuyant sur le registre national des cancers de l’enfant.

[2] https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0013935120304102?via%3Dihub