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LES PESTICIDES DE NOTRE ENVIRONNEMENT

1) définitions ou quelques rappels                                            
2) un peu d’histoire                                                                              
3) conséquences sur l’environnement et la santé      
4) quelques exemples de pesticides                                           
5) hypocrisie et retour de bâton                                               
6) les discours « révisionnistes » des industriels et les conséquences à long terme 

7) quelle surveillance ?                                                                    

8) où en sommes-nous ?                                                                    

9) les moyens de protection                                                          

10) quid de la population générale ?                                     

11) conclusions                                                                                      

1 QUELQUES RAPPELS   

 Pesticides : produit phytopharmaceutique, ou biocide ?
Les pesticides sont utilisés pour lutter contre les organismes indésirables.
Le terme pesticide est un terme général pour les produits phytopharmaceutiques (PPP) et les biocides. ([1]) Ce dernier mot vient de l’anglais pesticide = pest (ce qui est nuisible, parasite) + l’élément ‑cide, tiré du latin caedere, « tuer ».

D’un point de vue légal, une distinction est faite entre les produits PPP et les biocides :

  • Les produits phytopharmaceutiques (PPP) règlement (CE) n° 1107/2009 protègent les plantes contre les organismes nuisibles ou luttent contre les mauvaises herbes. Ils sont surtout utilisés dans l’agriculture, mais aussi dans les jardins. Citons à titre d’exemple les herbicides, les fongicides et les insecticides. Les produits qui contiennent du glyphosate sont un exemple d’herbicide. Le glyphosate est dans ce cas la substance active (SA) dans le produit.
  • Les biocides règlement (CE) 528/2012 luttent aussi contre les organismes nuisibles, mais ne concernent pas les plantes vivantes. Citons parmi les exemples de biocides les produits de protection du bois, les désinfectants, les poisons à souris ou encore les répulsifs.

Les deux catégories de pesticides, biocides et PPP, sont donc définies par leurs usages et non leurs formulations chimiques. 

Un pesticide du commerce est composé :
– D’une ou plusieurs substances actives (SA) diluée d’abord et le plus souvent dans un produit
pétrolier à concentration définie ;
– De co-formulants divers, dont des tensio-actifs, plus souvent des synergistes et des phyto-protecteurs.
L’autorisation de mise sur le marché (AMM)
Pour les biocides, les SA sont soumises à une approbation par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour une durée maximale de 10 ans.

Les produits biocides font l’objet d’une autorisation de mise sur le marché (AMM), relevant d’un État membre ou pouvant être déposé par l’Union.
En France, les SA sont autorisées par le ministère en charge de d’écologie, suite à une évaluation de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).
La base de données des produits biocides est disponible sur le site internet simmbad.fr

Pour les PPP, les SA doivent avoir l’approbation par l’EFSA  pour une durée maximale de 10 à 15 ans. Ils font l’objet d’une AMM, après dépôt d’un dossier contenant  les éléments fournis par les industriels, suivi d’un avis scientifique de l’ANSES, puis le dossier est soumis à la signature du Ministère de l’Agriculture, éventuellement à titre provisoire s’il est incomplet.
La base de données des produits phytopharmaceutiques est disponible sur le site internet ephy.anses.fr.

Les PPP sont autorisés pour un ou plusieurs usages définis par les critères suivants:
  • Les végétaux, produits végétaux ou la zone non agricole sur lesquels le produit phytopharmaceutique peut être utilisé ;
  • L’organisme nuisible visé ;
  • Les conditions d’emploi du produit comprenant notamment la dose maximale par hectare pour chaque utilisation et le cas échéant le délai à respecter entre la dernière utilisation et la récolte, le nombre maximal d’utilisations par an, le délai de rentrée, les zones non traitées, etc.
  • Selon les catégories d’utilisateurs, les AMM sont délivrées pour la gamme d’usage « professionnel » ou « amateurs ». Dans ce second cas les produits portent la mention « emploi autorisé dans les jardins » (EAJ).
La réglementation définit d’autres catégories de PPP : (à ne pas confondre avec des biocides) :
  • Les produits de biocontrôle : ces produits sont définis par l’article L253-6 du code rural et de la pêche maritime.
  • Les produits utilisables en agriculture biologique qui sont des PPP d’origine naturelle (animale, végétale, minérale).
  • Les produits composés de SA à faible risque.
  • Les préparations naturelles peu préoccupantes, c’est à dire non considérées comme des PPP (pas d’AMM) et peuvent être utilisées pour un usage phytosanitaire.
  • Les substances de base définies par le règlement (CE) 1107/2009 comme étant des substances actives dont la destination principale n’est pas d’être utilisée à des fins phytosanitaires.
  • Les substances naturelles à usage biostimulant autorisées dès lors qu’elles sont inscrites sur une liste officielle publiée par arrêté du ministre en charge de l’agriculture.

Pour les PPP nous sommes donc en présence :
1) d’une ou plusieurs SA approuvée(s) au niveau de l’Union Européenne
2) à laquelle ont été rajoutés le plus souvent des adjuvants (pour renforcer son efficacité), et des co-formulants, substances sans AMM pour cette utilisation mais dont l’action ne s’avère pas neutre le plus souvent.

Pour des raisons de secret industriel et contrairement au domaine du médicament la composition et la forme galénique EXACTES du produit mis à la vente ne sont pas accessibles.

 

2) UN PEU D’HISTOIRE ([2])

Des textes d’agronomes au début du vingtième siècle décrivent bien les conséquences induites par la recherche du rendement maximum des cultures donc l’emploi souvent irraisonné des produits phytosanitaires. Des formes de monoculture se mettent en place, avec des choix de variétés qui ne sont pas forcément les plus résistantes face aux insectes, aux maladies et champignons. La monoculture réduisant les possibilités de stratégie agronomique, on se tourne, avec plus ou moins de succès, vers des produits chimiques afin de limiter les pertes de rendement à l’hectare.

              Déjà en 1916 et à la suite d’une utilisation intensive de dérivés de l’arsenic en agriculture, fut promulgué un décret-loi tentant d’articuler le développement de l’agriculture à la protection de la santé publique via l’instauration de réglementations encadrant les usages mais hélas, aucun moyen ne fut alloué pour s’assurer de leur mise en œuvre (le contexte étant tourné vers l’effort de guerre).

               Après la Seconde Guerre mondiale, et en particulier dans les années 1960, on assiste à une accélération de l’industrialisation de l’agriculture avec un usage accru des pesticides. Les transformations profondes qui s’opèrent à ce moment-là, s’inscrivent dans différentes dynamiques initiées antérieurement, à commencer par la longue confrontation avec des problèmes sanitaires, que ce soit pour les végétaux ou les animaux, restant sans véritables solutions. Les pesticides ont alors connu un essor favorisé par une pénurie alimentaire, d’où la nécessité de gains de productivité à l’hectare, obtenus par l’utilisation conjointe des pesticides et des engrais, la mécanisation, la sélection variétale. Ils sont encouragés par un discours progressiste prônant « la modernité et l’innovation » (au détriment des savoirs paysans). Toutes ces nouveautés dans le domaine de l’agriculture ont occulté les impacts environnementaux et sanitaires de leur utilisation massive.

                Notons que les industriels des pesticides comme les représentants des filières agricoles sont inévitablement devenus parties prenantes importantes du processus d’homologation des PPP se développant après la Seconde Guerre mondiale.

3) CONSÉQUENCES SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTÉ

               L’illusion aurait été de croire que le bénéfice attendu de l’utilisation massive de ces produits serait sans risque mais « dans bien des villages où les oiseaux annonçaient la venue du printemps, où chaque lever du soleil s’accompagnait d’aimables gazouillis, un mal étrange s’insinua dans le pays, et tout commença à changer. Un mauvais sort s’était installé dans la communauté, de mystérieuses maladies décimèrent les basses-cours. Il y avait un étrange silence dans l’air. (…). ll n’y avait plus d’oiseaux ». (Rachel Carlson, le printemps silencieux 1962). 

                 La diminution de la population d’oiseaux est actuellement estimée de 25 à 50 % en fonction des habitats mais elle concerne aussi toutes les autres espèces de la chaine alimentaire.

                Nous pourrions aussi évoquer la baisse de 70 à 80% des populations d’insectes dans les paysages européens mixtes agro-industriels ([3]). Elle remonte aux débuts de l’agriculture intensive avec l’utilisation d’intrants (tels que les pesticides, insecticides, antifongiques, herbicides etc.) occasionnant une des principales causes de mortalité chez ces espèces, à laquelle il faut ajouter le réchauffement climatique ou et les espèces invasives.
Or les procédures réglementaires actuelles n’évaluent pas les effets chroniques des pesticides, mais seulement leurs effets aigus, et limités à quelques espèces qui ne sont pas nécessairement les plus affectées, comme le choix de l’abeille domestique plutôt que les pollinisateurs sauvages ([4]). Pourtant ces derniers pollinisent environ un tiers des cultures destinées à notre alimentation.

            En effet, dans toute évaluation des effets non-intentionnels des pesticides, Il existe une différence fondamentale entre le « savoir toxicologique » et le « savoir épidémiologique », le second se lisant sur une plus longue période que le premier, en étudiant des cohortes de cas témoins.

             Les études de toxicologie, tiennent rarement compte de la rémanence de certains produits (cf exemple plus loin), ni des mélanges de produits dont la combinaison est infinie, ni des multiples co-formulations, ni de l’effet à long terme des toxiques non dose-dépendants entre autres les perturbateurs endocriniens.

              Les études épidémiologiques identifient des facteurs qui augmentent le risque d’apparition ou d’aggravation de maladies. De façon inexacte, celles-ci sont alors déclarées multifactorielles parce que chaque facteur n’est ni nécessaire, ni suffisant.

              Par exemple, un lien ne signifie pas que toutes les leucémies chez l’enfant, s’expliquent par les pesticides dont nous ne savons pas leur part pour chaque maladie chronique de ce genre mais on constate que l’augmentation parfois exponentielle de certaines maladies correspond à l’utilisation temporo-spatiale de ces substances, ce qui induit une forte présomption de causalité.

              D’où l’intérêt de constituer des cohortes avec des cas-témoins et d’observer à long terme quelles pathologies se développent entre les sujets exposés et les non exposés.

Conséquences  sur la santé humaine
            Il est avéré que nombre de PPP peuvent non seulement présenter une toxicité immédiate, qu’il est facile de relier à l’utilisation des produits, mais aussi une autre à plus ou moins long terme avec des effets cancérigènes, mutagènes ou reprotoxiques (CMR) ou encore perturbateurs endocriniens (PE). Le danger ne se limite pas à l’utilisateur lui-même, mais aussi à ses enfants, aux riverains et même à la population en général.

Chez l’homme ([5]), il est établi que l’exposition aux pesticides est associée, pour les adultes au
-développement de la maladie de Parkinson ([6]),
-de troubles cognitifs et maladie d’Alzheimer,
-de cancers de la prostate,
-de lymphomes,
-de myélomes multiples,
-de leucémies,
-de tumeurs cérébrales
-de cancers du rein ou de la vessie.

L’exposition aux pesticides in utero ou au cours de la petite enfance, accroit également le risque              –           de cancers pédiatriques (cerveau),
– de leucémies (non seulement lors de l’exposition de la mère pendant la grossesse mais aussi du père en période pré-conceptionnelle),
– de troubles du développement neuropsychologiques ou moteurs de l’enfant (altération des capacités motrices et sensorielles, troubles du spectre autistique).
Il faut noter d’ailleurs qu’en pathologie humaine la prise de médicaments antiépileptiques chez le père dans les 3 mois précédant une grossesse peut aussi induire ces mêmes désordres ([7]).

          Nous vous invitons à regarder dans le site, l’article sur les maladies professionnelles https://alerte-medecins-pesticides.fr/non-classe/dossier-maladies-professionnelles/notamment le paragraphe 3 où sont décrites les affections dépendantes du régime agricole : maladie de Parkinson, hémopathies malignes (lymphome malin non hodgkinien, leucémie lymphoïde chronique, myélome multiple) et cancer de la prostate.

         En outre, la notion de la notion de « maladie professionnelle indemnisable » s’élargit aux enfants victimes d’une exposition PRENATALE aux pesticides du fait de l’activité professionnelle de leur mère OU de leur père (leucémie, tumeurs cérébrales, fentes labio-palatines, hypospadias et plusieurs troubles du neuro développement.).

              Le montant total d’indemnisation du Fonds d’Indemnisation des Victimes des Pesticides (opérationnel depuis Nov. 2020) est passé de
2021 : 2 293 043 € (333 dossiers)
2022 : 6 797 891 € (439 dossiers)
2023 : 13 182 157 € (523 dossiers)
Cette augmentation s’explique par le nombre croissant de décisions favorables et l’extension du périmètre d’intervention du fonds ([8]).
Mais la reconnaissance d’une maladie professionnelle relève du parcours du combattant, tant par la réticence à imaginer que l’on est soi-même, (ou son entourage) victime de sa propre utilisation des PPP, que par les freins mis par le corps médical (méconnaissance de la problématique) ou des caisses qui voient le montant des indemnisations s’envoler.

Conséquences de la pollution sur l’environnement
            Si la terre va bien, l’homme va bien…  il serait illusoire de croire que ce dicton s’applique à l’utilisation des pesticides car les PPP ne restent pas confinés dans un espace-temps limité du fait des émanations dues à la dérive des produits, à leur volatilisation, à leur imprégnation durable dans la terre et dans l’eau.

              Tout d’abord, nous rapporterons le « témoignage » des vers de terre d’après un article d’un grand quotidien paru en 2020 et relatant une étude scientifique de grande envergure ([9]). Les auteurs ont analysé 180 échantillons de sol dans la région de Chizé (Deux-Sèvres), grande plaine céréalière, dans le but d’étudier les interactions entre les activités agricoles et l’environnement, non seulement sur des parcelles agricoles conduites en agriculture conventionnelle ou biologique, mais aussi sur des prairies et des haies n’ayant jamais reçu de traitements. Dans ce panel d’échantillons, il a été recherché la présence de trente et un pesticides (insecticides, fongicides ou herbicides). Il en est ressorti que
– tous les prélèvements analysés contenaient au moins une des substances recherchées
– pour 90 % d’entre eux un mélange d’au moins un insecticide + un fongicide + un herbicide
– dans 40 % des échantillons, plus de dix pesticides ont été identifiés. 

                Les quatre substances les plus fréquemment retrouvées étaient le diflufenican (un herbicide appartenant à la famille des perfluorés ou PFAS), l’imidaclopride (un insecticide néonicotinoïde) et deux fongicides, le boscalide connu aussi pour ses propriétés synergisantes et l’époxiconazole.« La contamination généralisée des sols censés être exempts de substances de synthèse soulève des questions sur l’ampleur réelle de la pollution de l’environnement par les pesticides et ses répercussions »estime l’entomologiste John Tooker, professeur à l’université de Pennsylvanie (Etats-Unis).
Pour des animaux vivant dans ces sols, « les taux d’imidaclopride que l’on retrouve dans les vers de terre sont faramineux, estime ainsi l’écologue Vincent Bretagnolle : 43 % des vers de terre présentent un taux d’imidaclopride de plus de 100 ppb [parties par milliard] et 8 % en ont plus de 500 ppb », Le maximum enregistré pointe à près de 780 ppb. Soit, par exemple, une concentration presque 400 fois supérieure à celle qui est mesurée dans le nectar d’un colza, traité avec ce produit !

             Ainsi, la rémanence sur les cultures traitées dans l’année et parfois même dans les années suivantes ou dans les différents compartiments de l’environnement (sol, air, eau), varie fortement selon la molécule, de l’ordre de quelques heures ou jours à plusieurs années. Elle dépend également des conditions environnementales, géochimiques et climatiques. Par exemple, le glyphosate (nous y reviendrons) a une vitesse de dégradation rapide, entre de 1 à 197 jours dans les conditions de terrain. En revanche, les molécules de la famille des organo-chlorés (insecticides, fongicides) sont classés dans les polluants organiques persistants (POP). Pour la plupart interdits aujourd’hui, ils sont encore détectés même plusieurs décennies après leur utilisation, dans l’environnement et dans les organismes vivants, y compris chez l’homme, l’un des derniers maillons de la chaîne trophique.

              Les pesticides les plus fréquemment rencontrés dans les cours d’eau comme dans les eaux souterraines sont, majoritairement, des herbicides.
La SA la plus souvent retrouvée, encore aujourd’hui, est l’atrazine (interdite depuis septembre 2003, utilisée pour le désherbage du maïs) et son principal métabolite l’atrazine déséthyl. lI en est de même pour la simazine et son métabolite (utilisé pour le désherbage total des voiries et des surfaces agricoles).

              En ce qui concerne la contamination de l’eau par les pesticides nous vous renvoyons  à :  https://alerte-medecins-pesticides.fr/ressources/eaux-destinees-a-la-consommation-humaine/, (paragraphe LES POLLUTIONS DE L’EAU d’ORIGINE AGRICOLE )

             En effet, l’analyse des données sur la qualité de l’eau du robinet en France révèle un phénomène d’ampleur, qui place les autorités sanitaires face au manque de connaissances sur la toxicité de certaines molécules pesticides – ou leurs métabolites.

4) QUELQUES EXEMPLES de PESTICIDES

 Le CHLORDECONE, organochloré insecticide
1970 : la Commission des Toxiques refuse à deux reprises l’homologation de la molécule qui fait partie de la famille des organochlorés (comme le DDT, l’HCH le lindane …). Une des raisons en est sa lipophilie et la lenteur remarquable de dégradation, dépassant 100 ans dans certains sols.
1972 : autorisation provisoire d’une année sur le charançon du bananier aux Antilles, réexaminée seulement en 1976, pour être prolongée… 13 ans de plus
1975-77 :  A la suite d’intoxications avec des troubles neurologiques (employés de l’usine + riverains), les  USA bannissent le chlordécone, toujours maintenu aux Antilles, malgré les rapports qui démontrent sa persistance et son accumulation dans les organismes.
1979 : la molécule rejoint la catégorie des produits potentiellement cancérigènes
1981 : revient en force aux Antilles
1987 : reconnaissance comme cancérigène ([10])
1990 : interdit en France mais obtention de trois ans de bonus, jusqu’en 1993
1999 : le chlordécone est détecté dans plusieurs captages d’eau destinée à la consommation humaine à des concentrations jusqu’à cent fois supérieures voire même plus, par rapport à la norme réglementaire de potabilité. Même constatation en Guadeloupe.
2002 : Scandale sanitaire à Dunkerque, quand un contrôle des douanes sur des patates douces en provenance de la Martinique révèle une contamination au chlordécone, Idem pour les produits de la pêche.

La pollution des sols est prédite pour « des siècles » !  cf  carte   p16 ([11])
En 2022, la Martinique a détenu le record mondial du nombre de cancer de la prostate avec en moyenne 227,2 cas pour 100.000 hommes. A titre de comparaison, en métropole ce cancer est de 90 pour 100.000.([12])

Le  GLYPHOSATE, dérivé de la glycine herbicide  ([13]) : Une véritable Saga !
1950 : Découverte de la molécule de glyphosate et de son pouvoir herbicide
1974 : Lancement commercial du Roundup par Monsanto en Malaisie pour la culture de l’hévéa, puis au Royaume-Uni pour celle du blé, enfin aux États-Unis, pour le désherbage des zones non agricoles. Il devient rapidement l’herbicide le plus consommé dans le monde.
1996 : Commercialisation de graines OGM pour des cultures résistantes au glyphosate afin de permettre aux agriculteurs de pulvériser sans souci leurs cultures car seulement les « mauvaises herbes » sont ciblées. La consommation de Roundup explose, et les résidus dans les aliments augmentent en proportion. Consécutivement, apparaissent des adventices résistantes au glyphosate ce qui contraint les agriculteurs à augmenter les dosages à l’hectare.
2000 : L’expiration des brevets de Monsanto sur le glyphosate augmente la consommation de la molécule désormais produite par des dizaines de sociétés, SA de centaines de PPP.
2006 : L’Équateur exige de la Colombie l’arrêt des épandages aériens de glyphosate pour détruire les champs de coca cultivés illégalement, car ils menaçaient les cours d’eau des régions frontalières. Il faudra attendre 2015, et le classement du glyphosate comme « cancérogène probable », pour que le pays suspende ses pulvérisations aériennes.
2011 : L’ANSES classe le glyphosate comme PE possible, et différencie la SA glyphosate de sa formulation PPP, le « Round up » de la firme Monsanto, responsable de lésions de la membrane cellulaire, ce qui n’est pas une propriété de la SA mais des adjuvants.
2012 : Des rats exposés au Roundup développent d’énormes tumeursEn France, l’équipe du Professeur Gilles-Eric Séralini, montre que des rats exposés à de faibles doses de Roundup dans leur eau de boisson, ont développé des tumeurs cancéreuses plus nombreuses et plus grosses que chez les rats témoins.
2015 : Le glyphosate « cancérogène probable »  pour le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), agence intergouvernementale sous l’autorité de l’Organisation Mondiale de la Santé. Cependant l’EFSA s’oppose à ses résultats et affirme dans un rapport de novembre 2015, que la substance active n’est ni cancérigène, ni toxique.
2016 : L’autorisation du glyphosate est contestée par les états membres de l’UE. Plusieurs pays, dont la France, la Suède, l’Italie ou les Pays-Bas s’opposent au renouvellement de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) des PPP contenant la substance désormais classée « cancérogène probable ». Devant ce refus, la Commission européenne, constate le désaccord entre les pays européens et tranche en autorisant la SA pour 9 ans au lieu de 15 ans. En définitive l’autorisation de cette SA sera de moins de deux ans.
2017 : Plus d’un million de citoyens veulent l’interdiction du glyphosate mais les États membres renouvellent les AMM des PPP pour 5 ans
En mars 2017, l’étude de l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) ne classe pas la SA comme cancérigène, allant à l’encontre de l’avis du CIRC. L’UE vote alors en faveur de la proposition de l’EFSA et renouvelle l’herbicide jusqu’au 15 décembre 2022 en occultant la demande des citoyens et les preuves accusant Monsanto de dissimuler la toxicité de sa substance. La France fait partie des neuf pays qui s’y opposent.
Cependant le syndicat agricole majoritaire, la FNSEA, se réjouit du dénouement ([14]).
2018 : En France, un plan d’action de sortie du glyphosate est mis en place dans la continuité de la promesse de campagne d’Emmanuel Macron. L’objectif est de ne plus faire usage de l’herbicide d’ici 2024. Ce plan existe bien dans le cadre du programme « Ecophyto II » qui vise à réduire de 50 % l’usage des produits phytosanitaires d’ici 2025 mais qui sera un échec total.
2021 : Un groupe d’évaluation du glyphosate (AGG) indique que les études sur les risques du glyphosate ne permettent pas de le catégoriser comme dangereux pour la santé humaine, même s’il est « toxique à long terme sur la biodiversité aquatique». Les PPP pourraient donc rester sur le marché. Le groupe transmet ses résultats à l’EFSA et l’ECHA qui lancent alors des consultations publiques.
2022 : La Commission européenne prolonge automatiquement l’autorisation du glyphosate pour un an en attendant les résultats de l’EFSA. La Commission européenne admet une toxicité pour la vie aquatique et valide des données montrant un risque élevé à long terme pour les mammifères dans 12 des 23 utilisations du glyphosate, mais ces risques ne sont pas considérés suffisants pour justifier un retrait de l’autorisation de la SA.
L’EFSA, elle, ne parvient pas à finir dans les temps son évaluation du pesticide : la Commission européenne délivre alors une prolongation de l’autorisation du glyphosate pour un an, jusqu’au 15 décembre 2023. Cette prolongation automatique est décriée par les associations environnementales qui défendent le respect du principe de précaution.
2023 : Renouvellement pour 10 ans de l’autorisation du glyphosate dans l’Union européenne. L’EFSA n’identifie pas de « préoccupation critique » vis-à-vis des santés humaine, animale et environnementale. Elle pointe cependant des « lacunes dans les données » ainsi que des « questions non résolues » et d’autres « en suspens » et autrement dit à un manque de données et de conclusions claires établissant des risques sur la biodiversité. Les 27 ne trouvent pas d’accord. La France fait partie des pays qui s’abstiennent, le gouvernement s’éloignant un peu plus de la promesse d’Emmanuel Macron d’aller vers une sortie rapide du glyphosate.

Sans majorité qualifiée, la décision du renouvellement incombe à la Commission européenne qui finalement l’accorde pour dix ans en à partir de novembre 2023.

Effets sur la santé, glyphosate_AMLP_stratonovitch

 LE LINDANE,  ([15])
          Insecticide organochloré utilisé à partir de la fin des années 1930 dans de nombreuses applications agricoles en traitement des sols (maïs, betteraves), en traitement des semences (céréales, colza…) et en traitement aérien.
Il a également été préconisé pour la protection des bois d’œuvre, en médecine vétérinaire et en médecine humaine pour le traitement de la gale et des poux.
Il a été classé cancérogène pour l’Homme (groupe 1) par le CIRC en 2018.

        Son interdiction s’est échelonnée dans le temps en fonction des usages : interdit en France depuis le 1er juillet 1998 en tant que PPP agricole et depuis le 1er septembre 2006 en tant que biocide (traitement du bois). La vente de produits pharmaceutiques (contre les poux entre autres parasites externes) contenant cette SA, est, quant à elle, interdite depuis le 31 décembre 2008.
Il a été inscrit sur la liste des Polluants Organiques Persistants (POP) en 2004 et malgré toutes ces années, il est encore actuellement retrouvé dans l’environnement et dans des matrices biologiques (lait maternel, sang, urines). La population y est exposée à travers différents médias (air extérieur, air intérieur, poussières, denrées alimentaires animales…).

Toxicité chronique ([16])

              Les conséquences de l’intoxication chronique sont rare­ment décrites. On sait que l’élimination rapide du produit permet probablement d’éviter une accumulation importante au niveau de l’organisme humain. Cependant des granulopénies (dont certaines mortelles) ont été rapportées, ainsi que des atteintes hématologiques telles que thrombopénies, ané­mies, notamment lors d’utilisation du produit dans des circonstances exceptionnelles (désinsectisations d’habi­tations avec emploi d’appareils fumigateurs).

            Certains rapports mentionnent des effets hématotoxiques (leucémie, hypoplasie ou aplasie médullaire) chez des sujets exposés au lindane.

             Plusieurs études portant sur des petits groupes (13 à 60) de travailleurs employés à la fabrication du produit, ont recherché des corrélations entre les paramètres cliniques, hématologiques ou biochimiques mesurés, les taux san­guins de la SA et/ou la durée de l’exposition. D’une façon générale, il existait une relation entre taux san­guins et valeur estimée de l’exposition. Dans une étude, le pourcentage de sujets présentant des symptômes neu­rologiques (ataxie, tremblements) et des modifications paroxystiques de l’électro-encéphalogramme augmentait lorsque le taux sanguin dépassait 20 µg/L.

             Des cirrhoses et des hépatites chroniques ont été signa­lées chez des travailleurs fortement exposés au lindane, seul ou associé au DDT, pendant plusieurs années.

             Le lindane pourrait agir comme un PE mais des investigations sont encore nécessaires pour établir une causalité.

            L’imprégnation des sols par ce produit est prévue pour plusieurs  siècles,  cf  carte pollution par le lindane ([17]). Il est donc probable que les cultures soient elles aussi contaminées à faibles concentrations pendant longtemps.

LA FAMILLE des PYRETHRINOÏDES, insecticides
          Ils comptent parmi les insecticides les plus utilisés au monde. Les plus connus sont la bifenthrine, la cyperméthrine, l’esfenvalérate, la lambda-cyhalothrine, la cyfluthrine, la perméthrine et la deltaméthrine. En plus de leurs nombreux usages en agriculture et en stockage des céréales, Ils sont couramment présents dans les bombes anti-insectes, les sprays, les poudres, les shampoings pour animaux et les colliers « anti puces ».

            Ils sont dits neurotoxiques parce qu’ils interfèrent avec la propagation des signaux neuronaux, ce qui engendre différents signes cliniques comme des tremblements, des mouvements involontaires et la salivation chez les animaux.
Les enfants courent un plus grand risque d’exposition et d’intoxication ([18])
             On en retrouve dans 5 % des aliments régulièrement consommés par les enfants. L’absorption cutanée peut se révéler plus importante si la maison qu’ils habitent ou si leurs animaux de compagnie sont fréquemment traités.

           Ils présentent un danger ++  grave  chez  les femmes enceintes et petits enfants :
troubles du comportement ou spectre autistique après exposition prénatale à ces substances ([19]) et, selon le trimestre d’exposition, un impact sur les scores d’acquisition du langage, des facultés cognitives, des comportements adaptatifs, etc.
Et l’on retrouve des retards de langage et des troubles de l’attention lors des expositions dans la petite enfance.
Des résultats qui, mis en regard des niveaux d’exposition rencontrés en France, « confortent l’alerte sur les effets de l’exposition aux pyréthrinoïdes pendant la grossesse et la petite enfance sur le neurodéveloppement des enfants ».

Cf le paragraphe LES INSECTICIDES PYRETHRINOÏDES sur le site https://alerte-medecins-pesticides.fr/ressources/produits-domestiques-danger/

Les NEONICOTINOÏDES

https://alerte-medecins-pesticides.fr/ressources/dossier-neonicotinoides/

LE TFA (Acide Trifluoro-Acétique), métabolite des Per-polyFluoroAlkyl Substances

             12% des substances actives des pesticides de synthèse autorisées dans l’UE appartiennent à la famille des PFAS  https://alerte-medecins-pesticides.fr/ressources/dossier-polluants-eternels/ dont certains herbicides comme le diflufénican, le flutolanil et particulièrement le flufénacet, sont considérés comme des substances persistantes, bioaccumulables et toxiques.
Dans le cadre de l’agriculture européenne, Ils sont largement utilisés pour les céréales (blé et orge). Le flufénacet, autorisé en 2004 pour une période de 10 ans et donc expirant fin 2013, a fait l’objet de 9 procédures de prolongation !!! Il a fallu 11 ans pour que l’EFSA mette un terme à cette cascade de prolongations en classant l’herbicide comme PE, ainsi qu’un de ses métabolites, l’acide trifluoroacétique (TFA), toxique pour la reproduction et pour les fonctions hépatiques.

             Le TFA devient le polluant éternel le plus problématique, auquel est confrontée la planète de par ses émissions de plus en plus importantes agricoles et industrielles et son « extrême persistance ». 

5) HYPOCRISIE ET RETOUR DE BÂTON

             Malgré le retrait du marché européen d’un bon nombre de pesticides, ils sont encore produits en France pour être exportés vers des pays où ils restent autorisés. La loi s’applique aux produits « contenant » des substances non autorisées mais pas aux SA elles-mêmes !

             En 2023, les principaux exportateurs de pesticides étaient la Chine (9,47 milliards de dollars) les USA (5,04) et la France (3,99) celle-ci  exportant, par ordre décroissant, vers le Brésil, puis l’Ukraine, les Etats-Unis, la Russie et le Royaume-Uni.
La production de ces pesticides, interdits sur le territoire hexagonal, n’est pas sans conséquence. Des prélèvements d’eau potable, d’eau de surface et d’eau souterraine ont été réalisés à proximité de deux usines : un site de Syngenta à Saint-Pierre-la-Garenne (Eure), et un de  BASF à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-Maritime). Le premier produit du thiaméthoxame, un néonicotinoïde interdit depuis 2018 en France, le second du fipronil, interdit depuis 2004 en France. C’est bien cette installation française qui a produit les 1 428 tonnes de fipronil destinées à l’exportation en 2023. Les analyses mettent en évidence une grave pollution de l’environnement et en particulier du milieu aquatique : les concentrations de fipronil (0,259 µg/l) mesurées dans les rejets aqueux de l’usine sont 336 fois supérieures au seuil considéré comme sans danger pour l’environnement ([20]).

            Par un effet boomerang ([21]), des pesticides interdit dans l’UE sont retrouvés dans nos paniers de ménagère, via des importations de fruits et légumes ou via des épices.

            Près de soixante-dix pesticides interdits ont été détectés dans les prélèvements réalisés en 2022 dont vingt et un pour des échantillons collectés en France. Parmi ces derniers, on trouve au moins cinq pesticides produits en France et exportés depuis la France en 2022 : thiaméthoxame, imidaclopride, clothianidine, chlorfénapyr et quinoxyfen. Au total, 6 % des échantillons importés sont contaminés et 1,7 % avec des concentrations dépassant la LMR. Avec de grandes différences selon le type de denrées, le taux monte jusqu’à 38 % pour le café, 30 % pour les pamplemousses ou encore 26 % pour les mandarines.
Par exemple, un pomelo venant de Chine contenait deux produits problématiques : du chlorpyrifos (neurotoxique et reprotoxique et PE) et du propiconazole (reprotoxique), Interdits au sein de l’UE depuis 2020 pour le premier et pour le second en 2009
Du raisin venu du Pérou contenait des résidus d’imidaclopride (néonicotinoïde appartenant à une famille totalement interdite en France) et du myclobutanil, retiré en 2021.
Des oranges de Tunisie contenaient du malathion, « probablement cancérigène », interdit depuis 2008 en agriculture et seulement en 2018 dans la lutte contre la pédiculose humaine.

 

6) LES DISCOURS « RÉVISIONNISTES » DES INDUSTRIELS ET LES CONSÉQUENCES À LONG TERME    

               La négation des méfaits sur la santé par les industriels suit toujours le même schéma, nous prendrons comme exemple, même s’il ne s’agit pas de PPP :
           lamiante ([22]):
1906 : premiers décès attribués à ce minéral
1945 : l’exposition est reconnue comme maladie professionnelle et la protection pour les travailleurs
1997 : arrêt de commercialisation en France avec quelques exceptions jusque 2002.
1998 : le Canada 2ème producteur mondial a porté plainte contre la France pour                       violation des règles du commerce !
2005 : interdiction en Europe (100 ans après les premiers décès !)

           Et en 2025 tous les bâtiments ne sont pas encore désamiantés et continuent à poser de graves problèmes.

Puis il y a eu les actions menées par les lobbies du tabac avec une stratégie d’ « écrans de fumée » qui consiste à ([23])
            – Payer des scientifiques pour semer le doute et la confusion « Manger des biscuits est plus dangereux que le tabagisme passif ».
            – Introduire un grand nombre de lobbyistes, afin de bloquer, amender ou reporter les décisions ; incontournable dans le contexte compliqué de la réglementation européenne, avec ses 28 États membres et des 751 parlementaires européens ! Et de toute façon, les adversaires de l’industrie du tabac n’ont pas les moyens d’en faire autant…
             – Engager des avocats pour faire annuler des lois par un tribunal ou réclamer des dommages et intérêts
– Exagérer l’impact économique du secteur (chiffre d’affaire, emploi, bénéfices)

            – Faire en sorte de nuire à la crédibilité et au financement des adversaires
            – Miser sur le libre-échange, la sacro-sainte liberté d’expression, et s’opposer à tout excès de réglementation.

             Nous retrouverons peu ou prou les mêmes mécanismes en ce qui concerne les PPP.
Il y a en effet une collusion entre les fabricants, les revendeurs et certains syndicats agricoles. A ce sujet, nous pourrions nous interroger sur le projet de loi Duplomb, (sénateur et ancien président FNSEA de la chambre d‘agriculture de Haute-Loire).
Les magasins d’agrofournitures brassent des milliards de chiffre d’affaires grâce au créneau le plus rentable de la vente de PPP, loin devant celle des produits agricoles, et ceci sans compter les ventes en jardinerie.
              En décembre 2023 La Commission d’enquête parlementaire sur les PPP, menée par Dominique Potier, député de la Meurthe-et-Moselle a appelé à lever le voile sur les marges des entreprises qui commercialisent intrants et machines. Elle les soupçonne notamment de ne pas payer d’impôts à la hauteur de leurs « marges indécentes ». Elles ne paient en définitive qu’un peu moins de 60 millions d’euros d’impôt sur les sociétés pour 2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires ([24]).

cf  
le livre sur l’agrosystème breton, par Nicolas Legendre  « Silence  dans les  champs »  Prix  Albert Londres 2023

           De la même façon, dans un article du Monde ([25]) étaient évoquées les « outils utilisés pour vendre du poison »
            – Semer le doute : la science élabore des connaissances mais elle revendique aussi les limites et les imperfections de ses savoirs, qui seront un jour dépassés. (…) La science devient alors une opinion comme une autre, les études épidémiologiques et toxicologiques prouvant la nocivité ne seront qu’une assertion parmi d’autres tout aussi fondées.                              – Discréditer les enquiquineurs qui justifient leurs attaques par la science, en les taxant d’être des idéologues liberticides, voire en terroristes (les « écoterroristes » de M. Darmanin…)
             – Lutter contre la faim dans le monde  en vendant des pesticides ou des aliments malsains peu chers avec l’enrichissement comme seule finalité.
            – Utiliser le recours au mécénat en créant des associations spécialisées et des comités ad hoc (…) qui établiront des priorités sur les sujets à étudier, multiplieront réunions et colloques, orienteront des programmes de recherche par exemple sur la susceptibilité génétique des individus exposés plutôt que de fastidieuses études toxicologiques.
            – Publier dans des revues scientifiques à comité de lecture choisi ou faire signer par des auteurs renommés des articles scientifiques écrits par la firme et présentés en fascicules élégants
         – Menacer de plainte pour diffamation tous les empêcheurs d’empoisonner en rond (…). Réclamer de lourdes sanctions financières ou compter sur la prescription, l’absence de preuve de l’intentionnalité ou de connaissance des effets toxiques. Les procédures d’appel, lorsqu’elles sont suspensives, permettront de gagner de précieuses années sous prétexte qu’on ne peut évaluer avec les critères actuels ce qui a été fait dans le passé.

Les  CONSÉQUENCES :

Les « coûts cachés » des pesticides s’élèveraient à plusieurs milliards d’euros par an rien que pour la France ([26]) si on considère :
  • les frais de réparation des dégâts sanitaires, dont on ne fait qu’entrevoir les effets à plus ou moins long terme
  • ceux liés aux effets délétères sur l’environnement au sens large : pollution généralisée des sols et des eaux
  • le surcoût des traitements de potabilisation de l’eau
  • le coût des politiques publiques de préservation de la diversité biologique, au prorata des dégâts causés par les pesticides
  • le montant des subventions publiques comme la PAC
  • les frais de gestion réglementaire de ces produits
  • les émissions de gaz à effet de serre liés à la fabrication des pesticides utilisés sur le territoire français.

7) QUELLE SURVEILLANCE ?

               REACH ([27]) (Registration, Evaluation, Authorization and restriction of Chemicals) est un règlement de l’Union européenne adopté pour mieux protéger la santé humaine et l’environnement contre les risques inhérents aux substances chimiques, tout en favorisant la compétitivité de l’industrie chimique de l’UE. (…)
            Il s’agit de recenser, d’évaluer et de contrôler les substances chimiques fabriquées, importées, et mises sur le marché européen. Il concerne toutes les substances fabriquées ou importées pour un poids supérieur à 1 tonne par an ([28]).
         « Pour continuer à mettre sur le marché des substances chimiques produites ou importées en quantité égale ou supérieure à une tonne par an, les producteurs ou importateurs doivent enregistrer auprès de l’ECHA leur substance et fournir un certain nombre d’informations sur la fabrication, les usages identifiés et les propriétés toxicologiques et éco-toxicologiques de leurs substances faute de quoi, ils ne pourront pas la mettre sur le marché : c’est le principe « pas de données, pas de marché !». Le niveau d’exigences en matière d’informations à fournir varie en fonction du tonnage des substances mises sur le marché. Plus la substance est utilisée, plus le nombre de données à fournir est important.   
Si le volume est inférieur à dix tonnes,
les données demandées dans le dossier d’enregistrement sont très basiques et ne vont pas explorer tous les dangers ».
Les données à fournir sont donc minimales pour les substances produites/importées à moins de 10 tonnes/an. En particulier, aucune donnée de toxicité chronique n’est demandée pour ces substances.
Pour les substances classées dangereuses selon le règlement CLP et produites ou importées à plus de 10 tonnes par an, le producteur ou l’importateur de la substance doit, en plus, fournir un rapport sur la sécurité chimique (CSR), c’est-à-dire une évaluation des risques assortie de propositions de mesures de gestion des risques adéquates pour garantir la sécurité des personnes et de l’environnement » ([29]).


           REACH fait reposer la charge de la preuve sur les entreprises. Pour se conformer au règlement, les entreprises doivent identifier et gérer les risques liés aux substances qu’elles fabriquent et commercialisent dans l’UE. Elles doivent démontrer comment la substance peut être utilisée en toute sécurité et communiquer les mesures de gestion des risques aux utilisateurs.
Ce qui sous-entendrait que TOUTES  les  conditions de mise en application des PPP  soient  envisagées et respectées :
             conditions d’épandage  (vitesse du vent, distances  réglementaires, protection des        zones sensibles)
             rémanence (air, eau, terre),
dangerosité particulière des mélanges
                         1) de, ou des  SA  entre elles et avec  adjuvants et/ou co-formulants                                                                                             .                       2) de la synergie avec d’autres PPP utilisés dans une même période ou                                 localisation.

            Les conclusions rendues par le CIRC ne sont pas forcément les mêmes que celles de l’EFSA (et des agences qui en découlent). Mais ils ne se réfèrent pas aux mêmes études épidémiologiques, l’EFSA intégrant largement les études réalisées par les industriels eux-mêmes, ce qui interroge sur la sincérité des conclusions et discrédite son message.

               L’AMM : se résume actuellement à un dossier réglementaire indispensable à la commercialisation. Elle ne permet pas de juger valablement des risques des PPP pour la santé humaine ou l’environnement.
En effet, aucun test sur les effets à long terme ou la rémanence, n’est demandé.
Dans la réalité économique, un industriel ne perd pas d’argent si sa spécialité commerciale pesticide dure au moins 10 ans, il en gagne si elle est renouvelée pour un délai plus ou moins long.
Quant aux problèmes générés par les métabolites, ils n’apparaissent le plus souvent que postérieurement à l’AMM et demandent des recherches encore plus précises.
Pour résumer l’AMM est donnée si les essais d’efficacité sur l’organisme nuisible et d’innocuité sur l’homme, le monde animal et l’environnement, sont jugés « globalement » positifs. Malheureusement la société civile ne peut en juger aussi car elle n’a accès ni à la pertinence de ces essais, ni à leurs résultats, ce qui laisserait penser à un manque de transparence et de sincérité dans l’évaluation…

           L’ANSES ([30]) a pour but d’apporter les preuves scientifiques indispensables à la protection notre  santé par l’évaluation des risques liés à l’alimentation, l’environnement et le travail, sans oublier ceux qui affectent la santé des animaux et des plantes.
Agence d’expertise scientifique, elle surveille et évalue ces risques sanitaires, auxquels elle consacre aussi des activités de recherche. Elle contribue à faire progresser les connaissances scientifiques en appui aux décideurs publics mais cette tâche est des plus délicates et paradoxales ([31]), car il s’agit aussi d’évaluer a posteriori les effets sanitaires inacceptables des substances qui ont été considérées comme sûres au terme de leur examen par les agences réglementaires européennes et nationales, dont… l’ANSES.

8) Où EN SOMMES-NOUS ?

          Cf l’atlas sur les pesticides : https://ma.boell.org/sites/default/files/2024-12/atlas-des-pesticides-2024.pdf

          Dans la nouvelle version du programme français de réduction des pesticides « Ecophyto II », la quantité  de pesticides utilisée  est  définie par une nouvelle  norme  HRI-1 (Harmonized Risk Indicator) qui remplace le NODU https://alerte-medecins-pesticides.fr/au-fil-des-jours/differences-entre-difference-le-nodu-lindicateur-hri-1/. En ne prenant en compte que la quantité de SA vendues et non les surfaces traitées avec celles-ci, ni leur toxicité, le HRI-1 constitue principalement un outil de promotion des politiques en place, plutôt qu’un instrument réellement destiné à modifier les pratiques d’utilisation ou à améliorer la protection de la santé et de la biodiversité.

               Dans le monde, les agriculteurs ont utilisé 3,70 millions de tonnes de SA en 2022, en hausse de 4% par rapport à 2021 et deux fois plus qu’en 1990, selon les dernières données disponibles de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, la FAO ([32]).

        Les herbicides, en représentent près de la moitié ;
les fongicides et bactéricides, 22% ;
et les insecticides, 22%.

            Cependant, l’Europe et l’Asie commencent à limiter leurs usages.
Le Brésil reste de loin le premier pays utilisateur (801.000 tonnes, +11% en un an)
Les États-Unis (468.000 tonnes, +2%). Dans ces deux pays, les agriculteurs remplacent souvent les labours dans les champs de grandes cultures (blé, maïs, soja), par des épandages d’herbicides avant semis.
L’Indonésie figure en 3e place (295.000 tonnes), suivie de l’Argentine (263.000 tonnes) et de la Chine(225.000 tonnes). Viennent ensuite le Vietnam, le Canada, la Russie, la Colombie et la France, 10 ème de la liste et plus gros pays européen consommateur (68.000 tonnes).
En quantité par hectare au sein des plus gros utilisateurs mondiaux, le Vietnam et le Brésil forment le duo de tête avec plus de 10 kilos de SA par hectare.

9) LES MOYENS DE PROTECTION

               Pour les utilisateurs : on préconise l’utilisation d’Equipements de Protection Individuels  (EPI) selondes scénarios idéaux avec des opérateurs portant gants, masques, combinaison de protection, bottes, portés neufs ou au moins systématiquement lavés et régulièrement changés. Ils doivent aussi respecter scrupuleusement les recommandations d’usage ce qui correspond rarement  à la réalité du terrain surtout lorsque les conditions d’emploi sont difficiles : chaleur, réutilisation de combinaisons souillées, fabrication de mélanges sur le bord du champ, tissu perméable aux nanoparticules.
Physiologiquement, les conditions de travail sont rendues encore plus difficiles par le port d’un tel équipement qui augmente les fréquences cardiaque et respiratoire et en conséquence accélère le passage des pesticides dans l’organisme.

                 Pour les riverains ([33])
          Même des dizaines de mètres d’éloignement de la limite avec les surfaces agricoles traitées, ne réduisent pas significativement les concentrations de pesticides dans l’air. Les zones de non-traitement actuelles de 5 à 10 mètres sont clairement insuffisantes pour protéger les populations. Les riverains des zones traitées par des pesticides peuvent être exposés à des cocktails de nombreux pesticides, à des tailles particulaires de l’ordre du micron. Dans certains endroits, un calendrier de traitement préconise jusqu’à 36 passages pour les vergers de pommes, un peu plus de 15 pour les vignes et près de 13 pour les pêches ([34])  

cf  https://alerte-medecins-pesticides.fr/ressources/dossier-pollution-de-lair-par-les-pesticides/

10) QUID DE LA POPULATION GENERALE ?

La plus grande source de pollution aux pesticides dans la vie courante est l’alimentation.

             Selon Générations Futures ([35]), la fréquence moyenne de l’échantillonnage pour tous les fruits non issus de l’agriculture biologique confondus est de 73.1% d’échantillons contaminés par au moins un résidu de pesticide au-dessus de la limite de quantification de la méthode d’analyse (variable selon les laboratoires) dans la période 2017-2021. On note par ordre décroissant, cerises, pamplemousses, pêches, raisins, clémentines
Et dans ceux qui présentent au moins un résidu de pesticides supérieur à la LMR (Limite Maximale de Résidus autorisée) on y trouve fruits de la passion, ananas et grenades.

               Pour les légumes non issus de l’agriculture biologique cette fréquence moyenne est de 45,8% d’échantillons concernés par la présence d’au moins un résidu de pesticides : céleris raves, melons, endives herbes fraîches et panais et parmi ceux qui présentent au moins un résidu de pesticides supérieur à la LMR : herbes fraiches, céleri, salades.

Cf aussi  https://www.quechoisir.org/decryptage-pesticides-les-residus-a-risque-les-plus-frequemment-detectes-n99136/#:~:text=PesticidesLes%20résidus%20les%20plus%20fréquemment%20détectés%20dans%20notre%20alimentation&text=Les%20analyses%20de%20plus%20de,types%20de%20résidus%20de%20pesticides

          Si l’EFSA s’est réjoui ([36]) du fait que dans 96,1 % des échantillons, les résidus de pesticides se situent « dans les niveaux légalement autorisés », 27 % des échantillons contenaient des cocktails de pesticides (deux SA ou plus) dont l’impact sanitaire reste à documenter.
Les pommes, les raisins de table, les fraises, les bananes, les pamplemousses, les oranges, les poires, les pêches, les poivrons étaient les aliments pour lesquels les résidus multiples quantifiés étaient les plus élevés.

             Pour les céréales ([37]) 37 % des échantillons contiennent des résidus représentant 65 pesticides différents.
Parmi les plus retrouvés, figurent certaines molécules très préoccupantes pour la santé. Ainsi du butoxyde de pipéronyle, un insecticide classé cancérogène avéré pour l’homme par le CIRC, du chlorméquat, PE selon l’agence américaine de protection de l’environnement, ou encore du glyphosate ([38]).
Le pain, mais aussi la farine, les pâtes ou les flocons d’avoine du petit déjeuner, présentent des taux de résidus de pesticides supérieurs à ceux des céréales non transformées. Cette différence s’explique par l’application d’insecticides dans les silos pour protéger les céréales de l’attaque d’insectes granivores

             50% des terres arables en Europe, soit 52 millions d’hectares, sont consacrés à la culture des céréales, comme le blé ou le maïs subissant de 4 à 6 traitements annuels. Ce sont les plus grands consommateurs de pesticides : en France, plus de 50 %  des ventes de PPP vont aux céréales. En Allemagne, 45 % des surfaces sont consacrées aux seules cultures du blé et de l’orge, ce qui représente plus de 60 % des superficies traitées.

             En plaçant la santé des consommateurs comme prioritaire, Un nombre croissant d’études suggèrent qu’il serait préférable de limiter cette exposition en privilégiant les aliments issus de l’agriculture biologique.

11) CONCLUSIONS

                Agriculteurs, riverains, citoyens ne devraient plus servir de cobayes à l’évaluation de l’effet cocktail de toutes ces substances disséminées dans l’environnement, et que l’on retrouve trop fréquemment dans l’eau du robinet, les eaux minérales, et nos aliments.
Cet effet cocktail doit maintenant être sérieusement recherché et mesuré  en constituant d’abord une base de données précises sur les produits utilisés à la parcelle – dose et temporalité – afin de permettre à la recherche de croiser ces données avec celles de la santé et de percevoir les signaux annonciateurs de  catastrophes sanitaires.

               Or, certains dysfonctionnements flagrants ne sont pas pris en compte :
                  Deux expertises collectives, celle de l’INSERM en 2021 et celle de l’INRAE ([39]) en 2022, restent ignorées par les pouvoirs publiques malgré la présentation de faits scientifiques incontestables établissant la contamination par les pesticides, polluants de tous les milieux et des biotes qui y vivent, et par voie de conséquence impactant inexorablement tous les niveaux d’organisation biologique.

                   La liste des pathologies en lien avec l’exposition professionnelle aux pesticides ne cesse de s’allonger, tout comme celle des pathologies affectant la population générale, en particulier par la contamination lors de fenêtres de vulnérabilité comme la grossesse.
mais,       * les agences sont dépendantes des données fournies par les industriels sans pouvoir réaliser de contre-expertise ;
* les lignes directrices n’explorent pas tous les risques potentiels des pesticides comme on le voit chaque fois que la recherche universitaire entre en dissonance avec ces avis réglementaires (par exemple pour les PE) ;
* la littérature scientifique internationale, indépendante des firmes et évaluée par des pairs, est trop souvent marginalisée dans les dossiers d’AMM alors que le règlement européen a prévu de la prendre en compte pour pallier ces écueils ;
* l’évaluation de la toxicité chronique des formulations commerciales et de leur potentialisation par effet cocktail n’est jamais  entreprise. Ce sont pourtant ces formulations qui sont épandues dans l’environnement, et non les substances actives seules dont les dangers, eux aussi, sont évalués isolément.

         Si aujourd’hui au niveau de l’Europe, L’EFSA autorise les SA, le rôle de l’ANSES dans cette expertise des PPP, est décisif mais sa mission officielle se limite maintenant à l’instruction des dossiers d’AMM des médicaments vétérinaires, des pesticides, des matières fertilisantes et des biocides en France. Elle doit avoir les moyens et l’indépendance pour évaluer leur efficacité, les dangers et les risques qu’ils représentent pour la santé humaine et la biodiversité. Hélas, la décision d’autorisation ou du retrait d’une AMM n’est plus de sa responsabilité car elle est très récemment revenue au ministre de l’Agriculture

       Un système alimentaire durable, sans pesticides, n’est plus une utopie mais une obligation. Si la pratique d’une agriculture sans pesticides se généralisait, elle serait un atout majeur pour préserver l’intégrité des sols, les eaux circulantes et les nappes phréatiques ainsi que la qualité de l’air, ce qui profiterait à la fois à la santé humaine et à celle de l’environnement.

Lexique des acronymes,  Pour explications  se référer  à  https://alerte-medecins-pesticides.fr/non-classe/glossaire/

AMM Autorisation de Mise sur le Marché

ANSES : Agence Nationale de curité sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du travail
CMR : Cancérigène, Mutagène ou Reprotoxique
ECHAEuropean Chemicals Agency : Agence européenne des produits chimiques
EFSA : Agence Européenne de Sécurité des Aliments ou AESA
PE : Perturbateur Endocrinien
PPP : Produits Phytopharmaceutiques
REACH : Registration Evaluation Autorisation and restriction of Chemicals
SA : Substance Active

voir aussi  le lien  sur l’ ATLAS DES PESTICIDES qui analyse les dangers des pesticides et les multiples enjeux politico-économiques et sur la santé atlas-des-pesticides-2023

[1] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/LSU/?uri=oj:JOL_2009_309_R_0001_01

[2] https://basta.media/des-medecins-s-inquietent-des-le-19e-siecle-des-effets-des-pesticides-sur-la-sante-entretien-Nathalie-Jas

[3] https://www.mnhn.fr/fr/le-declin-des-insectes-met-en-peril-le-vivant#:~:text=Les%20chiffres%20sont%20sans%20appel,durant%20ces%20dix%20dernières%20années.

[4] https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/30/la-rapidite-de-l-effondrement-des-populations-d-insectes-confirmee-par-une-experience-de-science-participative_6601861_3244.html

[5] https://www.inserm.fr/expertise-collective/pesticides-et-sante-nouvelles-donnees-2021/

[6] https://www.franceparkinson.fr/wp-content/uploads/2025/04/DP-Journee-Mondiale-2025.pdf

[7] https://ansm.sante.fr/actualites/valproate-et-risques-pour-lenfant-a-naitre-les-conditions-de-prescription-et-de-delivrance-evoluent-pour-les-adolescents-et-les-hommes-susceptibles-davoir-des-enfants

[8] https://fonds-indemnisation-pesticides.fr/wp-content/uploads/2023/08/Rapport-activite-FIVP-2022-12261.pdf

[9] https://www.lemonde.fr/planete/article/2020/10/29/des-niveaux-alarmants-de-pesticides-mesures-dans-les-sols-et-les-vers-de-terre_6057724_3244.html

[10] https://www.inserm.fr/wp-content/uploads/2019-06/inserm-rapportexpositionauxpesticidesetauchlordecone-2019.pdf

[11] https://www.inrae.fr/sites/default/files/synthese_etat_sol_0.pdf

[12] https://rci.fm/node/4226844

[13] https://www.pollinis.org/publications/la-petite-histoire-du-glyphosate-remise-a-plat-de-la-dangerosite-de-cet-herbicide/

[14] https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/glyphosate-en-sabstenant-a-bruxelles-la-france-accusee-de-ne-pas-assumer/

[15] https://www.anses.fr/fr/content/apc-gt-lindane#:~:text=Le%20lindane%20est%20un%20insecticide,la%20gale%20et%20des%20poux.

[16]https://www.inrs.fr/publications/bdd/fichetox/fiche.html;jsessionid=8EC8EB0EA20DD26DCBE65E6C87B61169?refINRS=FICHETOX_81&section=pathologieToxicologie#tab_toxiHomme

[17] https://www.donnees.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/lesessentiels/essentiels/sol-contamination-lindane.htm

[18] https://www.medecinsfrancophones.ca/sites/www.medecinsfrancophones.ca/wp-content//uploads/2020/02/Pesticides.ACME_.DocumentInformation_Pyrethrinoides_FR.pdf

[19] https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/24/pesticides-l-anses-lance-une-alerte-d-ampleur-apres-un-examen-des-effets-de-produits-toujours-autorises_6599349_3244.html

[20] https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/09/24/pesticides-la-france-continue-a-exporter-des-substances-interdites-qui-reviennent-dans-l-assiette-des-francais_6330678_3244.html#:~:text=Parmi%20ces%20derniers%2C%20on%20trouve,des%20concentrations%20dépassant%20la%20LRM.

[21] https://www.touteleurope.eu/environnement/des-pesticides-interdits-dans-l-ue-retrouves-dans-des-produits-importes-en-france/

[22] https://www.inrs.fr/risques/amiante/historique-problematique-amiante.html

[23] https://educationsante.be/40-ans-de-lutte-contre-le-lobby-du-tabac/

[24] https://www.lafranceagricole.fr/phytosanitaire/article/860322/commission-d-enquete-phyto-lumiere-sur-les-marges-des-fabricants

[25] https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/15/quelques-outils-simples-pour-vendre-du-poison-petit-breviaire-sarcastique-pour-entreprises-polluantes_6210842_3232.html

[26] https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/11/23/les-couts-caches-des-pesticides-s-eleveraient-de-370-millions-a-plusieurs-milliards-d-euros-par-an-pour-la-france_6151303_3244.html

[27] https://echa.europa.eu/fr/regulations/reach/understanding-reach

[28] https://www.alternatives-economiques.fr/produits-chimiques-projet-europeen-antitoxiques-ralenti/00106776

[29] https://docs.google.com/document/d/1uKEYhXP_OONpdVULd2K_Bh8TVaxcX8b0MOIMQjWQWEE/edit?tab=t.0

[30] https://www.anses.fr/fr/content/notre-identite

[31] https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/24/pesticides-l-anses-lance-une-alerte-d-ampleur-apres-un-examen-des-effets-de-produits-toujours-autorises_6599349_3244.html

[32] https://www.lefigaro.fr/conjoncture/l-utilisation-des-pesticides-ne-cesse-d-augmenter-un-peu-partout-dans-le-monde-20250225

[33] https://www.generations-futures.fr/actualites/pesticides-air-riverains/

[34] https://agreste.agriculture.gouv.fr/agreste-web/download/publication/publie/Dos43/Dossiers_43.pdf

[35] https://www.generations-futures.fr/actualites/residus-pesticides-classement/#:~:text=le%20top%205%20des%20fruits,et%20clémentines%2Fmandarines%20(87.2%25)

[36] https://www.generations-futures.fr/actualites/residus-pesticides-efsa/

[37] https://www.foodwatch.org/fileadmin/-FR/Documents/Rapport_foodwatch_Pesticides_Dark_side_of_the_grain_resume_en_francais.pdf

[38] https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/10/pain-pates-farines-des-pesticides-se-cachent-aussi-dans-les-cereales_6193507_3244.html

[39] https://www.inrae.fr/sites/default/files/pdf/ExpertiseCollectivePestiEcotox_Résumé.pdf

Une  étude sur la différence entre substances actives et spécialités vendues dans le commerce dans la revue La Santé de l’Abeille, 2023, N° 313. A noter que ne donner (sites gouvernementaux) des informations que sur le tonnage et pas la toxicité ne rime pas à grand chose = 1 g de sucre n’est pas équivalent à 1 g d’arsenic !LSA_313-JF23_ENVIRONNEMENT

Vous pouvez retrouver des informations sur la toxicologie et l’utilisation des pesticides sur les sites suivants Références

Herbicides et insectes : l’étude de l’impact de ces substances sur les insectes pollinisateurs devrait être un signe d’alerte pour les maladies chroniques humaines Herbicides et insectes