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dossier : PFAS

LES POLLUANTS DITS ETERNELS : les PFAS

GÉNÉRALITÉS

On appelle ainsi surtout les substances poly et perfluoroalkylées (PFAS prononcer Pifasse ([1])([2]) qui du fait de liaisons chimiques entre carbone et fluor (liaison la plus stable de la chimie organique avec une hydrophobie et une oléophobie « intéressantes » en industrie) se dégradent très difficilement dans l’environnement. C’est une grande famille de plusieurs milliers de substances.
Apparus dans les années 1940, ils contaminent les sols, les eaux de surface et les nappes phréatiques. Leur durée de vie leur permet de voyager et se retrouver à des milliers de kilomètres de leur lieu de production et d’émission, jusqu’aux pôles ou aux sommets de l’Himalaya                            Cf caractéristiques ([3])

Largement utilisés pour leurs propriétés antiadhésives, ils sont résistants à de fortes chaleurs et imperméables. On les retrouve dans une multitude d’objets du quotidien (les fameuses poêles Tefal, le papier cuisson, les emballages alimentaires jetables, les imperméabilisants textiles (Scotchgard, Gore-Tex), des cosmétiques (certaines  crèmes  solaires), des tubulures médicales (pour limiter l’adhérence de microbes)  ou dans des applications industrielles (mousse anti-incendie (en absorbant l’O2,réduit les flammes)), retardateurs de flamme dans du mobilier, sur  des textiles (sièges de voiture) ou associé à du matériel électronique pour éviter qu’ils prennent feu –malgré d’ailleurs des  propriétés non démontrées, peintures, pesticides.

Ils agissent à des doses d’expositions infimes et présentent surtout l’inconvénient, de se dégrader très lentement -voire pas du tout. En s’accumulant dans l’environnement ils contaminent les ressources en eau et toute la chaîne alimentaire. Extrêmement utilisés, ils sont continuellement émis dans l’environnement et leur concentration s’accumule : on considère que 100 % de la population française est imprégnée par les composés perfluorés, selon une étude publiée en 2019 par Santé Publique France ([4]).

C’est une pollution invisible et pernicieuse qui affecte directement la santé des populations mais dont les effets délétères peuvent mettre plusieurs décennies à se révéler (cf infra paragraphe « conséquences »).

Le problème est signalé aux États-Unis depuis 1998.  Les premières mesures prises par l’Agence de protection de l’environnement aux États-Unis datent de 2006, et préconisent une sortie progressive de quelques composés

Ce n’est que début 2023([5]), que se dessine une vraie prise de conscience en Europe avec une proposition d’interdiction par L’Agence Européenne des produits chimiques (ECHA).   On ne sait hélas que trop bien pourquoi il faut attendre si longtemps : les industriels sont devenus des experts dans la fabrique du doute : amiante, chlordécone, tabac, Bisphénol A… Il faut vendre le plus longtemps possible les produits fabriqués.

LES DOSAGES ET LES « NORMES »

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a avancé en 2020 une dose hebdomadaire tolérable (DHT) très basse, 4,4 ng/kg de poids corporel, par semaine ([6]), pour la somme des 4 PFAS devant faire l’objet d’une attention sanitaire particulière (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS). L’EFSA estime qu’une partie de la population européenne est exposée à des valeurs supérieures à cette DHT.

Selon maître François Lafforgue, avocat de Générations futures « Un arrêté préfectoral doit normalement fixer des limites à ne pas dépasser en fonction de la dangerosité pour la faune, la flore ou la santé humaine. Nous craignons que ce soit l’inverse qui se soit passé : qu’il soit plutôt établi en fonction des besoins de rejets de l’industriel. »

80 Millions des américains consomment au moins 10 ng/kg/semaine

En Europe 15 à 23 % (différence entre Sud et Nord) des adolescents ont des taux sup. à 6,9ng/l ([7])([8])
Le Danemark, a adopté ses propres valeurs limites, les plus basses du continent, avec 2 ng/l pour la somme de tous les PFAS détectés dans un seul échantillon.

Selon une enquête rigoureuse : Forever Pollution Project ([9]) menée par 18 salles de rédaction européennes dont le journal « Le Monde » ([10]) plus de 17000 sites sont contaminés et dépassent 10 ng/l en Europe dont 20 installations de fabrication (cinq en France) et 2100 avec des taux records au-dessus de 100 ng/l… Et tous ces sites disséminent forcément leur pollution à distance !

Dans l’eau
Dans un rapport d’inspection du 8 juin 2017, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) indique avoir demandé en 2015 à Arkema (à Pierre Bénite) au Sud de Lyon, de mesurer des PFAS dans les eaux, les sédiments, la faune et la flore aquatique, (la présence de perfluorés dans les poissons pêchés dans le Rhône, de 22000 à 110000 ng/kilo les rend inconsommables.) L’industriel n’ayant pas engagé ces contrôles « au vu des coûts et de la complexité » selon la DREAL ; l’Etat a repris à sa charge après des révélations journalistiques, en quelques mois, les études qu’il réclamait à l’industriel depuis des années !
Les rejets ont considérablement baissé depuis l’obligation d’utiliser des filtres charbon.

Par ailleurs, des recherches de PFAS ont été menées dans près de 13 000 échantillons d’eau ([11]). Selon les calculs effectués par Générations futures ([12]) (GF), au moins un PFAS (sur 18 composés différents recherchés) a été retrouvé dans 36 % des cas, soit plus d’un tiers des échantillons. Une estimation nettement supérieure aux chiffres de la seule étude de référence, réalisée en 2011 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui concluait que seuls 25 % des échantillons d’eau contenaient des PFAS.

Selon GF, ces résultats sont largement sous-estimés car ils cachent une grande hétérogénéité dans la collecte des données, les chiffres fournis sous estimant leur présence et donnant une impression faussement rassurante pour de nombreux départements !
La première disparité tient au nombre de PFAS recherchés : un seul en Guadeloupe, et jusqu’à seize dans l’Aude ou en Haute-Marne.(rappel PFAS = plusieurs milliers de composés)
Disparité, aussi, dans l’effort de recherche : seulement six échantillons analysés pour les PFAS à Paris, contre 440 échantillons dans la Manche, pour une moyenne de 145 analyses de par département.
Disparité, enfin, dans les seuils de quantification retenus pour dépister les « polluants éternels » dans les eaux.

L’ARS d’Auvergne-Rhône Alpes a estimé en janvier 2024 que plus de 166.000 habitants étaient alimentés avec une EDCH (eau destinée à la consommation humaine) avec des taux sup à 100ng/l ([13])

Encore plus problématique, à Salindres (Gard) on constate une contamination record d’un PFAS, le TFA (acide trifluoroacétique) issu d’une usine de production fluorée de l’entreprise Solvay pour la fabrication de pesticides et de médicaments ([14]). Et même s‘il n’existe pas encore de norme européenne pour le TFA, les taux enregistrés sont de 7,6 millions ng/l dans le rejet de la plate-forme et plus de 6,7 millions ng/l dans l’Arias, 1 kilomètre en aval. A Moussac et à Boucoiran-et-Nozières, les concentrations de TFA atteignent 18 000 et 19 000 ng/l dans l’eau du robinet par contamination vraisemblable des nappes phréatiques.

L’arrêté du 26 avril 2022 (tableau 38[15] ) prévoit le suivi de seuls 5 PFAS PFOA, PFHpA, PFHxA, PFPeA, PFBA,PFBS, mais pas le PFNA (cancérogène possible, reprotoxique probable…) dans les eaux de surface ; l’élargissement à 24 espérés ([16])  reste  à l’état de projet : nous sommes  dans le « pas vu, pas pris » ce qui permet toute  sorte de rejet en « toute légalité »
La valeur sanitaire dans les eaux de surface serait de à 4.4 ng/l pour la somme des 24 PFAS identifiés…Un autre problème étant celui du dosage infinitésimal des multiples composés qui ne serait pas à la portée de toutes les agences de l’eau même si certaines l’eau savent les quantifier à des niveaux aussi bas que 0.2ng/l !

Dans les aliments

En ce qui concerne les aliments considérés comme les plus à risque ( [17] [18]), la fixation de teneurs maximales applicables à partir du 1er janvier 2023, a été publiée au Journal Officiel. Elles sont exprimées en µg/kg de poids à l’état frais : pour les œufs par exemple la dose tolérée est de1µg/kg, pour les poissons, en fonction des espèces on trouve une fourchette qui va de 2 à 35 ! et de façon surréaliste pour les abats d’animaux d’élevage la norme max est à 6 alors que pour les abats de gibier on peut monter à 50 : ce qui supposerait une imprégnation plus forte dans la « nature »!

En novembre 2023, l’ARS recommande ne plus ingérer d’œufs de l’Ile de France.([19])
Dans près de la moitié des cas, le seuil réglementaire européen (1,7 microgramme par kilogramme, µg/kg) pour la somme des quatre principaux PFAS (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS) est dépassé. Et parfois très largement. Les concentrations s’échelonnent de 0,22 µg/kg à 9,7 µg/kg et sont jusqu’à sept à dix fois supérieures à la limite réglementaire pour le seul PFOS.
Ceci à cause d’une « contamination généralisée des sols et des œufs de poules d’élevages domestiques à Paris et dans les départements de la petite couronne par les polluants organiques persistants liés « multitude de sources liées à nos modes de vie ».

On en retrouve également dans tous les emballages papiers ou vaisselles jetables et « compostables ». Les concentrations les plus élevées sont « systématiquement » trouvées dans les produits en fibres végétales moulées : bols, assiettes ou serviettes fabriqués à partir de canne à sucre. En outre la présence des PFAS dans les emballages alimentaires est une source d’exposition répétée pour les personnes qui consomment fréquemment des aliments provenant de la restauration rapide ou à emporter ([20])

Leur libération est accélérée lors d’une exposition à la chaleur (plats réchauffés au micro-ondes par exemple.

L’UE envisage de les bannir des emballages alimentaires en 2026. Mais on peut émettre des réserves puisque la commission envisage cette application « au-delà » d’un certain seuil, ce qui laisse supposer la possibilité de dérogations à venir…

Un lien avéré avec les pesticides
12% des substances actives des pesticides de synthèse autorisées dans l’Union européenne appartiennent à la famille des PFAS dont la présence permet de renforcer l’efficacité  de la Substance Active en la rendant insoluble à l’eau (de pluie par ex.).
Parmi les pesticides PFAS les plus utilisés en France, on retrouve deux herbicides : le diflufénican, considéré comme une substance persistante, bioaccumulable et toxique, et le flufénacet, dont le métabolite, l’acide trifluoroacétique (TFA), est aussi très persistant. Ces molécules ont déjà été recherchées et retrouvées dans l’eau du robinet en Allemagne.([21])

La coprésence des PFAS et des pesticides induit un effet cocktail comme on peut retrouver avec des métaux lourds, des Perturbateurs Endocriniens ou des pesticides entre eux.

LES CONSÉQUENCES

Classés comme toxiques, bioaccumulables et persistants, ces « polluants éternels », qui se déclinent en des milliers, voire des millions de composés chimiques, ne se dégradent pas dans l’environnement et constituent l’une des plus graves contaminations auxquelles le monde est aujourd’hui confronté.

En France, des PFAS (en particulier le PFOS et PFOA, des PFAS « historiques », interdits depuis 2009 et 2019) sont présentes dans le sang de la totalité de la population, adultes et enfants, comme l’a montré le programme de surveillance en 2020([22]).
Des travaux scientifiques conduits sur la population des Etats-Unis parviennent au même constat, ou presque : les PFAS sont en effet retrouvées dans 97 % à 100 % des échantillons testés ([23]).

Conséquences sur la santé

Ils sont incriminés dans des pathologies aussi variées que : la diminution du poids des bébés à la naissance, des cancers du sein, du rein, de la prostate ou des testicules, à Salindres serait relevé un nombre préoccupant de glioblastomes (cancer du cerveau)([24]); des problèmes de fertilité féminine ([25]) et qualité du sperme ; baisse de la réponse immunitaire aux vaccins chez les enfants ([26]) ; des perturbations du système endocrinien (thyroïde)([27][28]); une hausse du taux de cholestérol et de la tension artérielle, et prééclampsie (hypertension due à la grossesse  avec un risque fœto-maternel) ; des risques cardio-vasculaires ; des trouble du développement cérébral chez l’enfant ([29]).Il existe aussi une hépatotoxité. Leur affinité pour les protéines les rend particulièrement dangereux par le risque de concentration dans le sang et le placenta.
Récemment (avril 2023) une étude danoise ([30]) a montré un lien entre l’exposition aux PFAS et l’explosion du nombre de cas d’obésité.

Deux « polluants éternels », l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS), viennent d’être classés cancérogènes, de façon avérée pour le premier et possiblement pour le second, par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)[31]

Pour le PFOA il existe des indications « suffisantes » de sa cancérogénicité chez l’animal de laboratoire et des indications mécanistiques « fortes » (pour les altérations épigénétiques et l’immunosuppression) chez les individus exposés.
Pour le cancer chez l’humain (carcinome cellulaire rénal et cancer du testicule), les indications sont « limitées », mais les indications mécanistiques sont « fortes » pour les cellules primaires humaines et les systèmes expérimentaux (pour les altérations épigénétiques et l’immunosuppression, ainsi que pour plusieurs autres caractéristiques clés d’agents cancérogènes).

Le PFOS, est classé comme « peut-être cancérogène pour l’homme » (groupe 2B). L’étude de la littérature a mis en évidence des indications mécanistiques « fortes » dans les systèmes d’essai, notamment chez les individus exposés (pour les altérations épigénétiques et l’immunosuppression, ainsi que pour plusieurs autres caractéristiques clés d’agents cancérogènes).
Les indications de cancérogénicité étaient « limitées » chez l’animal de laboratoire et « insuffisantes » chez l’homme.

Malgré, les restrictions d’usages dans certains pays et une interdiction en Europe en 2009 pour les PFOS et en 2019 pour les PFOA, les employés des filières de gestion de déchets sont toujours concernés et les pompiers peuvent encore être exposés en cas d’utilisation d’anciens stocks de mousses aqueuses filmogènes.

Conséquences sur l’environnement

Bien que les chercheurs soient   parvenus à identifier une faiblesse chez certains types de PFAS : à l’une des extrémités de leur molécule, un groupe d’atomes d’oxygène peut être ciblé par un solvant et un réactif courant à des températures moyennes de 80 à 120 degrés Celsius ([32]).
Les stations d’épuration des eaux usées et de traitement de l’eau potable sont incapables de filtrer le TFA dans l’eau. A ce jour, une seule technologie, coûteuse, l’osmose inverse, le permet
Le coût de l’assainissement serait de l’ordre de dizaines de milliards d’euros. À plusieurs endroits, les autorités ont déjà renoncé et décidé de garder les produits chimiques toxiques dans le sol, car il n’est pas possible de les nettoyer.
Il semble donc impossible de traiter cette contamination planétaire et l’axe le plus ambitieux du plan ([33]) vise à « réduire les émissions des industriels émetteurs de façon significative » en identifiant les plus gros pollueurs.

Plus de cent organisations ont demandé à la commission européenne de bannir les PFAS d’ici 2030 ([34]) et pointent les faiblesses de la législation REACH (Registration Evaluation Autorisation and restriction of Chemicals entré en vigueur en 2007 pour sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie européenne).
Cinq pays : Danemark, Allemagne, Norvège, Suède et Pays Bas appelle l’Europe à bannir cette pollution et s’assurer que les pollueurs seront aussi les payeurs.    

Pour info : Carte d’Europe de la contamination par les PFAS ([35])

Aux Etats Unis, la société 3 M est  prête à débourser 9,7 milliards et 11,5 milliards d’euros entre 2024 et 2036 en échange d’un arrêt des poursuites judiciaires quant  à la pollution par les PFAS utilisés dans les mousses projetées sur les flammes en cas d’incendie. L’accord prévoit aussi   « que 3M n’admet aucune responsabilité ou acte répréhensible » sur le sujet (!).

Au début du mois de juin, trois groupes de chimie, Chemours, DuPont et Corteva se sont engagés à payer plus d’un milliard d’euros pour mettre fin à des poursuites judiciaires semblables

L’argent devrait servir à financer des technologies et des analyses de traitement des eaux polluées, mais selon les industriels du secteur de l’eau, la dépollution des réseaux pourrait coûter l’équivalent de dizaines de milliards d’euros sur vingt ans.

Alors qu’un kg de PFAS ne coûte que 19€/kg ! les conséquences pour la santé seraient de l’ordre de 52 à 84 milliards par an ! ([36])

Il faut donc pour limiter la diminution de leur présence dans les organismes vivants restreindre de façon drastique leur utilisation industrielle et commerciale.
On peut distinguer trois catégories d’utilisation des PFAS ([37]):
Les usages « de confort« , comme le fil dentaire, les maillots de bain  ou encore le fart pour les skis.
Les usages « remplaçables«  comme la « plupart des utilisations des mousses anti-incendies ».
Les  usages « essentiels« « nécessaires pour la santé ou la sécurité ou d’autres sujets hautement importants, et pour lesquels des alternatives n’ont pas encore été trouvées ». Il peut notamment s’agir de « certains équipements médicaux » ou « vêtements de protection ».

[1] https://echa.europa.eu/fr/hot-topics/perfluoroalkyl-chemicals-pfas

[2] https://www.anses.fr/fr/content/pfas-des-substances-chimiques-dans-le-collimateur

[3] https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC10380748/

[4] https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/perturbateurs-endocriniens/documents/rapport-synthese/impregnation-de-la-population-francaise-par-les-composes-perfluores-programme-national-de-biosurveillance-esteban-2014-2016

[5] https://echa.europa.eu/fr/-/echa-publishes-pfas-restriction-proposal

 

[6] https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/6223

[7] https://www.hbm4eu.eu/wp-content/uploads/2022/07/PFAS_Substance-report.pdf

[8] https://www.hbm4eu.eu/wp-content/uploads/2022/06/HBM4EU_Policy-Brief-PFAS.pdf

[9] https://foreverpollution-eu.translate.goog/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

[10] https://www-lemonde-fr.translate.goog/en/les-decodeurs/article/2023/02/23/forever-pollution-explore-the-map-of-europe-s-pfas-contamination_6016905_8.html?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

[11] https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/12/en-france-la-contamination-des-eaux-de-surface-par-les-pfas-polluants-eternels-est-largement-sous-estimee-selon-une-association_6157513_3244.html

[12] https://www.generations-futures.fr/actualites/pfas-eaux-surface/

 

[13] https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/15/polluants-eternels-plus-de-160-000-habitants-recoivent-des-eaux-avec-des-taux-eleves-en-auvergne-rhone-alpes_6210905_3244.html

[14] https://www.generations-futures.fr/actualites/pfas-salindres

[15] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045780020

[16] https://www.senat.fr/questions/base/2023/qSEQ230205015.html

[17] https://www.eurofins.fr/agroalimentaire/actualités/actualités/pfas-règlementation-européenne-applicable-dès-le-1er-janvier-2023/

[18] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32022H1431&qid=1661518707943

[19] https://www.iledefrance.ars.sante.fr/system/files/2023-11/RAPPORT%20-%20Contamination%20des%20oeufs%20de%20poules%20par%20des%20polluants%20organiques%20persistants%20-%20Novembre%202023_0.pdf

[20] https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/05/20/des-polluants-eternels-dans-les-emballages-a-usage-unique-de-la-restauration-rapide_6080814_3244.html

[21] https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/11/09/certains-pesticides-sont-aussi-des-polluants-eternels-revelent-deux-ong_6199102_3244.html

[22] https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/perturbateurs-endocriniens/documents/rapport-synthese/impregnation-de-la-population-francaise-par-les-composes-perfluores-programme-national-de-biosurveillance-esteban-2014-2016

[23] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/23/polluants-eternels-quels-sont-les-effets-des-pfas-sur-la-sante_6162939_4355770.html

[24] https://www.santepubliquefrance.fr/regions/occitanie/documents/enquetes-etudes/2024/suspicion-d-exces-de-cas-de-glioblastomes-dans-les-communes-gardoises-de-salindres-et-rousson-mise-a-jour-des-donnees-de-surveillance-sur-la-peri

[25] https://academic.oup.com/humupd/article/26/5/724/5848465?login=false

[26] https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/1104903

[27] https://www.mdpi.com/1660-4601/12/6/6098

[28] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32311629/

[29] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35480070/

[30] https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/19/pfas-l-exposition-aux-polluants-eternels-contribue-aussi-a-la-pandemie-d-obesite_6170115_3244.html

[31] https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(23)00622-8/fulltext#%20

 

 

[32]https://www.science.org/doi/10.1126/science.abm8868?utm_campaign=SciMag&utm_source=Social&utm_medium=Twitter

[33] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/22261_Plan-PFAS.pdf

[34] https://www.env-health.org/over-100-organisations-call-on-the-european-commission-to-fully-ban-pfas-by-2030/

 

 

 

[35] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/23/polluants-eternels-explorez-la-carte-d-europe-de-la-contamination-par-les-pfas_6162942_4355770.html

[36] https://chemsec.org/reports/the-top-12-pfas-producers-in-the-world-and-the-staggering-societal-costs-of-pfas-pollution/

[37] https://pubs.rsc.org/en/content/articlelanding/2019/em/c9em00163h

 

LES POLLUANTS DITS ETERNELS : poly et perfluoroalkylées (PFAS)

GÉNÉRALITÉS

On appelle ainsi surtout les substances poly et perfluoroalkylées (PFAS  prononcer Pifasse ([1])([2]) qui du fait de liaisons chimiques entre carbone et fluor (liaison la plus stable de la chimie organique) se dégradent très difficilement dans l’environnement. C’est une grande famille de plusieurs milliers de substance.

Largement utilisés depuis les années 1950 pour leurs propriétés antiadhésives, ils sont résistants à de fortes chaleurs et imperméables. On les retrouve dans une multitude d’objets du quotidien (les fameuses poêle Tefal, le papier cuisson, les emballages alimentaires jetables, les imperméabilisants textiles (Scotchgard, Gore-Tex), des cosmétiques (certaines  crèmes  solaires), des tubulure médicales (pour limiter l’adhérence de microbes)  ou dans des applications industrielles (mousse anti-incendie (l’absorption d’O2,réduit les flammes)), retardateurs de flamme dans du mobilier, sur  des textiles (sièges de voiture) ou associé à du matériel électronique pour éviter qu’ils prennent feu –malgré d’ailleurs des  propriétés non démontrées, peintures, pesticides.

Ils agissent à des doses d’expositions infimes et présentent surtout l’inconvénient, de se dégrader très lentement -voire pas du tout. En s’accumulant dans l’environnement ils contaminent les ressources en eau et toute la chaîne alimentaire. Extrêmement utilisés, ils sont continuellement émis dans l’environnement et leur concentration s’accumule : on considère que 100 % de la population française est imprégnée par les composés perfluorés, selon une étude publiée en 2019 par Santé Publique France ([3]).

C’est une pollution invisible et pernicieuse qui affecte directement la santé des populations mais dont les effets délétères peuvent mettre plusieurs décennies à se révéler (cf infra paragraphe « conséquences »).

Le problème est signalé aux États-Unis depuis 1998.  Les premières mesures prises par l’Agence de protection de l’environnement aux États-Unis datent de 2006, et préconisent une sortie progressive de quelques composés

Ce n’est que début 2023([4]), que se dessine une vraie prise de conscience en Europe avec une proposition d’interdiction par L’Agence Européenne des produits chimiques (ECHA).   On ne sait hélas que trop bien pourquoi il faut attendre si longtemps : les industriels sont devenus des experts dans la fabrique du doute : amiante, chlordécone, tabac, Bisphénol A… Il faut vendre le plus longtemps possible les produits fabriqués.

 

LES DOSAGES ET LES « NORMES »

L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a avancé en 2020 une dose hebdomadaire tolérable (DHT)très basse, 4,4 ng/kg de poids corporel, par semaine ([5]), pour la somme des 4 PFAS devant faire l’objet d’une attention sanitaire particulière (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS). L’EFSA estime qu’une partie de la population européenne est exposée à des valeurs supérieures à cette DHT.

Selon maître François Lafforgue, avocat de Générations futures « Un arrêté préfectoral doit normalement fixer des limites à ne pas dépasser en fonction de la dangerosité pour la faune, la flore ou la santé humaine. Nous craignons que ce soit l’inverse qui se soit passé : qu’il soit plutôt établi en fonction des besoins de rejets de l’industriel. »

80 Millions des américains consomment au moins 10 ng/kg/semaine

En Europe 15 à 23 % (différence entre Sud et Nord) des adolescents ont des taux sup. à 6,9ng/l ([6])([7])
Le Danemark, a adopté ses propres valeurs limites, les plus basses du continent, avec 2 ng/l pour la somme de tous les PFAS détectés dans un seul échantillon.

Selon une enquête rigoureuse : Forever Pollution Project ([8]) menée par 18 salles de rédaction européennes dont le journal « Le Monde » ([9]) plus de 17000 sites sont contaminés et dépassent 10 ng/l en Europe dont 20 installations de fabrication (cinq en France) et 2100 avec des taux records au-dessus de 100 ng/l… Et tous ces sites disséminent forcément leur pollution à distance !

Dans l’eau

Dans un rapport d’inspection du 8 juin 2017, la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DREAL) indique avoir demandé en 2015 à Arkema (à Pierre Bénite) au Sud de Lyon, de mesurer des PFAS dans les eaux, les sédiments, la faune et la flore aquatique, (la présence de perfluorés dans les poissons pêchés dans le Rhône, de 22000 à 110000 ng/kilo les rend inconsommables.) L’industriel n’ayant pas engagé ces contrôles « au vu des coûts et de la complexité », selon la DREAL, l’Etat a repris à sa charge après des révélations journalistiques, en quelques mois, les études qu’il réclamait à l’industriel depuis des années !
Les rejets ont considérablement baissé depuis l’obligation d’utiliser des filtres charbon.

Par ailleurs, des recherches de PFAS ont été menées dans près de 13 000 échantillons d’eau ([10]). Selon les calculs effectués par Générations futures ([11]) (GF), au moins un PFAS (sur 18 composés différents recherchés) a été retrouvé dans 36 % des cas, soit plus d’un tiers des échantillons. Une estimation nettement supérieure aux chiffres de la seule étude de référence, réalisée en 2011 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui concluait que seuls 25 % des échantillons d’eau contenaient des PFAS.

Selon GF, ces résultats sont largement sous-estimés car ils cachent une grande hétérogénéité dans la collecte des données, les chiffres fournis sous estimant leur présence et donnant une impression faussement rassurante pour de nombreux départements !
La première disparité tient au nombre de PFAS recherchés : un seul en Guadeloupe, et jusqu’à seize dans l’Aude ou en Haute-Marne.(rappel PFAS = plusieurs milliers de composés)
Disparité, aussi, dans l’effort de recherche : seulement six échantillons analysés pour les PFAS à Paris, contre 440 échantillons dans la Manche, pour une moyenne de 145 analyses de par département.
Disparité, enfin, dans les seuils de quantification retenus pour dépister les « polluants éternels » dans les eaux.

L’ARS d’Auvergne-Rhône Alpes a estimé en janvier 2024 que plus de 166.000 habitants étaient alimentés avec une EDCH (eau destinée à la consommation humaine) avec des taux sup à 100ng/l ([12])

Encore plus problématique, à Salindres (Gard) on constate une contamination record d’un PFAS, le TFA (acide trifluoroacétique) issu d’une usine de production fluorée de l’entreprise Solvay pour la fabrication de pesticides et de médicaments ([13]). Et même s‘il n’existe pas encore de norme européenne pour le TFA, les taux enregistrés sont de 7,6 millions ng/l dans le rejet de la plate-forme et plus de 6,7 millions ng/l dans l’Arias, 1 kilomètre en aval. A Moussac et à Boucoiran-et-Nozières, les concentrations de TFA atteignent 18 000 et 19 000 ng/l dans l’eau du robinet par contamination vraisemblable des nappes phréatiques.

L’arrêté du 26 avril 2022 (tableau 38[14] ) prévoit le suivi de seuls 5 PFAS PFOA, PFHpA, PFHxA, PFPeA, PFBA,PFBS, mais pas le PFNA (cancérogène possible, reprotoxique probable…) dans les eaux de surface ; l’élargissement à 24 espérés ([15])  reste  à l’état de projet : nous sommes  dans le « pas vu, pas pris » ce qui permet toute  sorte de rejet en « toute légalité »
La valeur sanitaire dans les eaux de surface serait de à 4.4 ng/l pour la somme des 24 PFAS identifiés…Un autre problème étant celui du dosage infinitésimal des multiples composés qui ne serait pas à la portée de toutes les agences de l’eau même si certaines l’eau savent les quantifier à des niveaux aussi bas que 0.2ng/l !

Dans les aliments
En ce qui concerne les aliments considérés comme les plus à risque ( [13] [14]), la fixation de teneurs maximales applicables à partir du 1er janvier 2023, a été publiée au Journal Officiel. Elles sont exprimées en µg/kg de poids à l’état frais : pour les œufs par exemple la dose tolérée est de1µg/kg, pour les poissons, en fonction des espèces on trouve une fourchette qui va de 2 à 35 ! et de façon surréaliste pour les abats d’animaux d’élevage la norme max  est  à 6 alors que pour les abats de gibier on peut monter à 50 : ce qui supposerait une imprégnation plus forte dans la « nature »!

En novembre 2023, l’ARS recommande ne plus ingérer d’œufs de l’Ile de France.([18])
Dans près de la moitié des cas, le seuil réglementaire européen (1,7 microgramme par kilogramme, µg/kg) pour la somme des quatre principaux PFAS (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS) est dépassé. Et parfois très largement. Les concentrations s’échelonnent de 0,22 µg/kg à 9,7 µg/kg et sont jusqu’à sept à dix fois supérieures à la limite réglementaire pour le seul PFOS.
Ceci à cause d’une « contamination généralisée des sols et des œufs de poules d’élevages domestiques à Paris et dans les départements de la petite couronne par les polluants organiques persistants liés « multitude de sources liées à nos modes de vie ».

 

Un lien avéré avec les pesticides
12% des substances actives des pesticides de synthèse autorisées dans l’Union européenne appartiennent à la famille des PFAS dont la présence permet de renforcer l’efficacité  de la Substance Active en la rendant insoluble à l’eau (de pluie par ex.).
Parmi les pesticides PFAS les plus utilisés en France, on retrouve deux herbicides : le diflufénican, considéré comme une substance persistante, bioaccumulable et toxique, et le flufénacet, dont le métabolite, l’acide trifluoroacétique (TFA), est aussi très persistant. Ces molécules ont déjà été recherchées et retrouvées dans l’eau du robinet en Allemagne.([19])

LES CONSÉQUENCES

Classés comme toxiques, bioaccumulables et persistants, ces « polluants éternels », qui se déclinent en des milliers, voire des millions de composés chimiques, ne se dégradent pas dans l’environnement et constituent l’une des plus graves contaminations auxquelles le monde est aujourd’hui confronté.

En France, des PFAS (en particulier le PFOS et PFOA, des PFAS « historiques », interdits depuis 2009 et 2019) sont présentes dans le sang de la totalité de la population, adultes et enfants, comme l’a montré le programme de surveillance en 2020([20]).
Des travaux scientifiques conduits sur la population des Etats-Unis parviennent au même constat, ou presque : les PFAS sont en effet retrouvées dans 97 % à 100 % des échantillons testés ([21]).

Conséquences sur la santé
Ils sont incriminés dans des pathologies aussi variées que : la diminution du poids des bébés à la naissance, des cancers du sein, du rein, de la prostate ou des testicules, à Salindres (cliquer())serait relevé un nombre préoccupant de glioblastomes (cancer du cerveau); des problèmes de fertilité féminine ([22]) et qualité du sperme ; baisse de la réponse immunitaire aux vaccins chez les enfants ([23]) ; des perturbations du système endocrinien (thyroïde)([24] [25]); une hausse du taux de cholestérol et de la tension artérielle, et prééclampsie (hypertension due à la grossesse  avec un risque fœto-maternel) ; des risques cardio-vasculaires ; des trouble du développement cérébral chez l’enfant ([26])
Récemment (avril 2023) une étude danoise ([27]) a montré un lien entre l’exposition aux PFAS et l’explosion du nombre de cas d’obésité.

Deux « polluants éternels », l’acide perfluorooctanoïque (PFOA) et l’acide perfluorooctanesulfonique (PFOS), viennent d’être classés cancérogènes, de façon avérée pour le premier et possiblement pour le second, par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC)[28]

Pour le PFOA il existe des indications « suffisantes » de sa cancérogénicité chez l’animal de laboratoire et des indications mécanistiques « fortes » (pour les altérations épigénétiques et l’immunosuppression) chez les individus exposés.
Pour le cancer chez l’humain (carcinome cellulaire rénal et cancer du testicule), les indications sont « limitées », mais les indications mécanistiques sont « fortes » pour les cellules primaires humaines et les systèmes expérimentaux (pour les altérations épigénétiques et l’immunosuppression, ainsi que pour plusieurs autres caractéristiques clés d’agents cancérogènes).

Le PFOS, est classé comme « peut-être cancérogène pour l’homme » (groupe 2B). L’étude de la littérature a mis en évidence des indications mécanistiques « fortes » dans les systèmes d’essai, notamment chez les individus exposés (pour les altérations épigénétiques et l’immunosuppression, ainsi que pour plusieurs autres caractéristiques clés d’agents cancérogènes).
Les indications de cancérogénicité étaient « limitées » chez l’animal de laboratoire et « insuffisantes » chez l’homme.

Malgré, les restrictions d’usages dans certains pays et une interdiction en Europe en 2009 pour les PFOS et en 2019 pour les PFOA, les employés des filières de gestion de déchets sont toujours concernés et les pompiers peuvent encore être exposés en cas d’utilisation d’anciens stocks de mousses aqueuses filmogènes.

Conséquences sur l’environnement
Bien que les chercheurs soient   parvenus à identifier une faiblesse chez certains types de PFAS : à l’une des extrémités de leur molécule, un groupe d’atomes d’oxygène peut être ciblé par un solvant et un réactif courant à des températures moyennes de 80 à 120 degrés Celsius ([29]).

Les stations d’épuration des eaux usées et de traitement de l’eau potable sont incapables de filtrer le TFA dans l’eau. A ce jour, une seule technologie, coûteuse, l’osmose inverse, le permet
Le coût de l’assainissement serait de l’ordre de dizaines de milliards d’euros. À plusieurs endroits, les autorités ont déjà renoncé et décidé de garder les produits chimiques toxiques dans le sol, car il n’est pas possible de les nettoyer.
Il semble donc impossible de traiter cette contamination planétaire et l’axe le plus ambitieux du plan ([30]) vise à « réduire les émissions des industriels émetteurs de façon significative » en identifiant les plus gros pollueurs.

Plus de cent organisations ont demandé à la commission européenne de bannir les PFAS d’ici 2030 ([31]) et pointent les faiblesses de la législation REACH (Registration Evaluation Autorisation and restriction of Chemicals entré en vigueur en 2007 pour sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques dans l’industrie européenne).

Cinq pays : Danemark, Allemagne, Norvège, Suède et Pays Bas appelle l’Europe à bannir cette pollution et s’assurer que les pollueurs seront aussi les payeurs.   

Pour info : Carte d’Europe de la contamination par les PFAS ([32])

Aux Etats Unis, la société 3 M est  prête à débourser 9,7 milliards et 11,5 milliards d’euros entre 2024 et 2036 en échange d’un arrêt des poursuites judiciaires quant  à la pollution par les PFAS utilisés dans les mousses projetées sur les flammes en cas d’incendie. L’accord prévoit aussi   « que 3M n’admet aucune responsabilité ou acte répréhensible » sur le sujet (!).

Au début du mois de juin, trois groupes de chimie, Chemours, DuPont et Corteva se sont engagés à payer plus d’un milliard d’euros pour mettre fin à des poursuites judiciaires semblables

L’argent devrait servir à financer des technologies et des analyses de traitement des eaux polluées, mais selon les industriels du secteur de l’eau, la dépollution des réseaux pourrait coûter l’équivalent de 60 milliards d’euros sur vingt ans.

[1] https://echa.europa.eu/fr/hot-topics/perfluoroalkyl-chemicals-pfas

[2] https://www.anses.fr/fr/content/pfas-des-substances-chimiques-dans-le-collimateur

[3] https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/perturbateurs-endocriniens/documents/rapport-synthese/impregnation-de-la-population-francaise-par-les-composes-perfluores-programme-national-de-biosurveillance-esteban-2014-2016

[4] https://echa.europa.eu/fr/-/echa-publishes-pfas-restriction-proposal

 

[5] https://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/6223

[6] https://www.hbm4eu.eu/wp-content/uploads/2022/07/PFAS_Substance-report.pdf

[7] https://www.hbm4eu.eu/wp-content/uploads/2022/06/HBM4EU_Policy-Brief-PFAS.pdf

[8] https://foreverpollution-eu.translate.goog/?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

[9] https://www-lemonde-fr.translate.goog/en/les-decodeurs/article/2023/02/23/forever-pollution-explore-the-map-of-europe-s-pfas-contamination_6016905_8.html?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

[10] https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/01/12/en-france-la-contamination-des-eaux-de-surface-par-les-pfas-polluants-eternels-est-largement-sous-estimee-selon-une-association_6157513_3244.html

[11] https://www.generations-futures.fr/actualites/pfas-eaux-surface/

 

[12] https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/15/polluants-eternels-plus-de-160-000-habitants-recoivent-des-eaux-avec-des-taux-eleves-en-auvergne-rhone-alpes_6210905_3244.html

[13] https://www.generations-futures.fr/actualites/pfas-salindres

[14] https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045780020

[15] https://www.senat.fr/questions/base/2023/qSEQ230205015.html

[16] https://www.eurofins.fr/agroalimentaire/actualités/actualités/pfas-règlementation-européenne-applicable-dès-le-1er-janvier-2023/

[17] https://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=CELEX%3A32022H1431&qid=1661518707943

[18] https://www.iledefrance.ars.sante.fr/system/files/2023-11/RAPPORT%20-%20Contamination%20des%20oeufs%20de%20poules%20par%20des%20polluants%20organiques%20persistants%20-%20Novembre%202023_0.pdf

[19] https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/11/09/certains-pesticides-sont-aussi-des-polluants-eternels-revelent-deux-ong_6199102_3244.html

[20] https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/exposition-a-des-substances-chimiques/perturbateurs-endocriniens/documents/rapport-synthese/impregnation-de-la-population-francaise-par-les-composes-perfluores-programme-national-de-biosurveillance-esteban-2014-2016

[21] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/23/polluants-eternels-quels-sont-les-effets-des-pfas-sur-la-sante_6162939_4355770.html

[22] https://academic.oup.com/humupd/article/26/5/724/5848465?login=false

[23] https://jamanetwork.com/journals/jama/fullarticle/1104903

[24] https://www.mdpi.com/1660-4601/12/6/6098

[25] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/32311629/

[26] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/35480070/

[27] https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/04/19/pfas-l-exposition-aux-polluants-eternels-contribue-aussi-a-la-pandemie-d-obesite_6170115_3244.html

[28] https://www.thelancet.com/journals/lanonc/article/PIIS1470-2045(23)00622-8/fulltext#%20

[29]https://www.science.org/doi/10.1126/science.abm8868?utm_campaign=SciMag&utm_source=Social&utm_medium=Twitter

[30] https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/22261_Plan-PFAS.pdf

[31] https://www.env-health.org/over-100-organisations-call-on-the-european-commission-to-fully-ban-pfas-by-2030/

[32] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/02/23/polluants-eternels-explorez-la-carte-d-europe-de-la-contamination-par-les-pfas_6162942_4355770.html