AU FIL DES JOURS

Il n’y a pas que le glyphosate

         Le Dr Michel NICOLLE , vice-président de l’AMLP  présente à travers ce document l’histoire troublante avec ses arcanes d’un herbicide interdit depuis 2003, le metolachlore, et de ses enfants principalement le S metolachlore employé depuis la fin des années 1990 un des herbicides le plus employé en France à côté de ses amis le glyphosate et le prosulfocarbe. saga metolachlore

 

Où l’on découvre de façon surprenante que l’interdiction de la première molécule, la commercialisation, l’autorisation de mise sur le marché et enfin l’homologation européeenne de la seconde, ne se suivent pas chronologiquement dans la logique des différentes étapes comme il est habituellement admis, à savoir interdiction d’une substance, homologation du remplaçant, autorisation de mise sur le marché du produit et commercialisation.

 

Une histoire où l’on découvre que l’on donne à un produit le S metolachlore le nom d’une substance chimique le metolachlore énantiomère S, alors que ce produit vendu est loin de n’être constitué que de cette mécule , confusion savamment entretenue, trouble d’autant plus grand que co-existe une très grande difficulté à différencier par l’analyse le metolachlore et le s metolachlore, ce qui conduit à un certain nombre de confusions dans l’expression des résultats des analyses publiées où un non-averti « y perdrait son latin ».

 

Il en est de même des divers métabolites, qui eux sont les plus fréquemment retrouvés dans les eaux actuellement et de façon généralisée en France, (avec la dimension subtile de leur pertinence ou de leur non pertinence) on ne peut connaître s’ils proviennent du feu metolachlore ou au contraire du S metolachlore largement employé aujourd’hui. La présence des molécules dans les eaux superficielles, laisse imaginer que la pollution est due principalement au ruissellement et donc au S metolachlore actuellement employé, ce que personne même dans la profession agricole ne conteste actuellement.

L’accent est porté sur l’insuffisance des données de l’homologation en particulier sus l’angle de la perturbation endocrinienne ; une publication déjà ancienne sous la plume d’employés de la firme productrice laissait penser dans son abstract que cette molécule le S metolachlore ne présentait aucun danger pour la santé humaine alors que dans l’article en question et in extenso, il n’y avait pas un seul mot de prononcé sur la santé humaine… surprenante cette conclusion. De même dans le dernier rapport d’homologation de l’agence européenne EFSA la seule étude retenue pour la perturbation endocrinienne est celle d’employés de la société productrice qui précise que cette molécule n’a aucun effet de perturbation endocrinienne alors que parallèlement cette étude est totalement inacessible à la lecture, se résume à un titre, et qu’il n’est même pas publié son abstract.

 

Ceci est d’autant plus surprenant que certaines études récentes sur le zebrafish ou d’autres animaux de laboratoire montrent une perturbation endocrinienne thyroïdienne.

 

Par ailleurs, il n’y a jamais eu d’études comparatives de la toxicité humaine du metolachlore versus le S metolachlore, les études comparatives portant essentiellement sur l’activité herbicide et non sur la toxicité humaine ; les seules études comparatives sur la toxicité humaine sont retrouvées dans le rapport d’évaluation pour la rehomologation mais ne sont que des modélisations in silico donc. avec un très faible poids de preuve.