Quelques doutes sur une science indépendante
– Surprenant cet avis de l’agence officielle ANSES du 30 septembre 2022[1]qui innocente les produits de dégradation du désherbant metolachlore avec pour conséquence de multiplier par 9 (0,1μg/l à 0,9 μg/l) leur norme réglementaire s’appliquant à la potabilité de l’eau !
– Surprenant cet avis concernant une molécule qui contamine un très grand nombre d’eaux superficielles et profondes, mais aussi des eaux distribuées quand au moment même apparaît dans les médias la présence dans l’eau de nombreuses communes de produits de dégradation d’un autre désherbant le chloridazone ?
– Surprenant cet avis alors que vient d’être publiée il y a quelques mois la classification du metolachlore par l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) comme cancérigène probable C2 et reprotoxique probable R2, classification qui a toutes les chances d’être reprise dans les semaines à venir par l’agence européenne d’homologation, l’EFSA
Un effet d’aubaine pour les pouvoirs publics qui d’un coup de baguette magique voient que nombre d’arrêtés préfectoraux de dérogation pour l’utilisation des eaux polluées n’ont plus de raison d’être puisque les normes anciennes qui leur servaient de référence sont caduques !
Revenons donc à cet avis du 30 septembre, qu’y trouve t’on ?
Il est y est dit textuellement (!) que l’ANSES ne possède ne possède aucune donnée sur la cancérogénicité, aucune donnée sur la reprotoxicité et aucune donnée sur la perturbation endocrinienne (pp9-10)
L’ANSES possède seulement de nouvelles données sur la génotoxicité, sollicitées près du fabricant et qui vont dans le sens que cette molécule n’a aucune toxicité pour les gènes.
Quand une agence dit qu’elle ne possède aucune donnée sur une substance cela ne devrait-il pas la conduire à évaluer cette substance et non pas choisir ce moment pour multiplier la norme par 9 ? Mais dans cet avis , et pour clore le débat il y est précisé que cette substance n’est l’objet au niveau européen d’aucune classification comme cancérigène qu’il n’y a aucune raison pour la retenir comme potentiellement dangereuse ce qui sous-entend aucune raison d’être inquiet.
Mais, langage double, il y est précisé « en même temps » que cette substance a été proposée comme cancérigène au niveau européen !!
Ainsi, l’ANSES en innocentant ces substances avait-elle en tête l’obligation qui est faite aux agences d’évaluer avec rigueur le caractère cancérigène des produits de dégradation d’une substance quand la substance mère elle même est classée cancérigène avérée ou probable , obligation qui s’imposera?
En tout cas le principe de précaution minimum aurait été de conserver la norme ancienne à 0,1μg/l et non pas de la multiplier par 9 .
Michel Nicolle, Vice-président AMLP
[1]https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX2021SA0205.pdf
Quelques doutes sur une science indépendante
– Surprenant cet avis de l’agence officielle ANSES du 30 septembre 2022[1]qui innocente les produits de dégradation du désherbant metolachlore avec pour conséquence de multiplier par 9 (0,1μg/l à 0,9 μg/l) leur norme réglementaire s’appliquant à la potabilité de l’eau !
– Surprenant cet avis concernant une molécule qui contamine un très grand nombre d’eaux superficielles et profondes, mais aussi des eaux distribuées quand au moment même apparaît dans les médias la présence dans l’eau de nombreuses communes de produits de dégradation d’un autre désherbant le chloridazone ?
– Surprenant cet avis alors que vient d’être publiée il y a quelques mois la classification du metolachlore par l’agence européenne des produits chimiques (ECHA) comme cancérigène probable C2 et reprotoxique probable R2, classification qui a toutes les chances d’être reprise dans les semaines à venir par l’agence européenne d’homologation, l’EFSA
Un effet d’aubaine pour les pouvoirs publics qui d’un coup de baguette magique voient que nombre d’arrêtés préfectoraux de dérogation pour l’utilisation des eaux polluées n’ont plus de raison d’être puisque les normes anciennes qui leur servaient de référence sont caduques !
Revenons donc à cet avis du 30 septembre, qu’y trouve t’on ?
Il est y est dit textuellement (!) que l’ANSES ne possède ne possède aucune donnée sur la cancérogénicité, aucune donnée sur la reprotoxicité et aucune donnée sur la perturbation endocrinienne (pp9-10)
L’ANSES possède seulement de nouvelles données sur la génotoxicité, sollicitées près du fabricant et qui vont dans le sens que cette molécule n’a aucune toxicité pour les gènes.
Quand une agence dit qu’elle ne possède aucune donnée sur une substance cela ne devrait-il pas la conduire à évaluer cette substance et non pas choisir ce moment pour multiplier la norme par 9 ? Mais dans cet avis , et pour clore le débat il y est précisé que cette substance n’est l’objet au niveau européen d’aucune classification comme cancérigène qu’il n’y a aucune raison pour la retenir comme potentiellement dangereuse ce qui sous-entend aucune raison d’être inquiet.
Mais, langage double, il y est précisé « en même temps » que cette substance a été proposée comme cancérigène au niveau européen !!
Ainsi, l’ANSES en innocentant ces substances avait-elle en tête l’obligation qui est faite aux agences d’évaluer avec rigueur le caractère cancérigène des produits de dégradation d’une substance quand la substance mère elle même est classée cancérigène avérée ou probable , obligation qui s’imposera?
En tout cas le principe de précaution minimum aurait été de conserver la norme ancienne à 0,1μg/l et non pas de la multiplier par 9 .
Michel Nicolle, Vice-président AMLP
[1]https://www.anses.fr/fr/system/files/EAUX2021SA0205.pdf