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dossier Iode et grossesse

XXDes travaux en cours semblent montrer une baisse sensible du QI chez les enfants dont les mères sont exposées par l’eau de boisson polluée et présentant une carence en iode.

LES BESOINS

La carence ou l’excès d’apports iodés augmentent le risque de troubles thyroïdiens chez le nouveau-né

Selon l’OMS : les besoins sont pour

jeune enfant < 2 ans : 90 µg/j
femme en âge de procréer(15-49 ans) : 150 µg/j
femme enceinte: 250 µg/j (200 µg selon EFSA)
femme allaitante: 250 µg/j

– COCHRANE écrit ne pas pouvoir se prononcer sur la supplémentation iodée avant ou pendant la grossesse. (cochranelibrary.com/cdsr/doi/10.1002/14651858.CD003204/full#0)

– ORPHANET a publié un article sur l’hypothyroïdie congénitale transitoireou l’existence d’un goitre (foetal iodine syndrome) secondaires à une insuffisance ou un excès d’apport en iode durant la grossesse

https://www.orpha.net/consor/cgi-bin/Disease_Search.php?lng=FR&data_id=1872&Disease_Disease_Search_diseaseType=ORPHA&Disease_Disease_Search_diseaseGroup=1910&Disease(s)/group%20of%20diseases=Fetal-iodine-syndrome&title=Fetal-iodine-syndrome&search=Disease_Search_Simple

DOSAGES

Le dosage del’iodurie peut se faire

dosage ponctuel : Urines de la 1ere miction du matin : 45 – 200 µg/L
dosage d’urines des 24 H(pour rechercher une surcharge) : 100 – 300 µg/J

Coût moyen 30/35 € non remboursés

https://www.inrs.fr/publications/bdd/biotox/dosage.html?refINRS=Dosage_37

Un taux > 200 µg/lprésente un risque d’apparition d’hyperthyroïdie dans les années qui suivent si la supplémentation en iode est poursuivie.
Un dosage > 300 µg/lprésente un risque d’hyperthyroïdie induite par l’iode ou l’apparition de pathologies auto-immunes thyroïdiennes.

Un dosage urinaire parait surtout utile lors de l’entretien prénatal par exemple afin d’estimer les apports habituels et donner des informations préventives.

LES SOURCES  D’IODE :


L’iode peut être absorbé par voie pulmonaire (30 à 75%), digestive(complète et rapide) ou transcutanéesurtout sur peau lésée (Bétadine*)

L’iode alimentaire est retrouvé dans les fruits de mer, les poissons de mer, les algues   https://ciqual.anses.fr

Le sel de table iodé (si indiqué sur la boîte) en France contient 15-20 µg/g de sel (http://www.salines.com/sel-savoir-faire/alimentation/sels-iodes-fluores/sel-iode/). Mais l’OMS recommande de consommer au maximum 5 g de sel par jour, soit 45 à 100 µg d’iode.

Les sels naturels comme le sel de Guérande ne sont pas supplémentés en iode et en contiennent peu du fait de l’évaporation.

L’ion iode est absorbé par l’intestin sous forme d’iodure, il circule par voie sanguine pour être capté à 30% dans les cellules thyroïdiennes. Après fixation d’iode sur les groupements phénols de tyrosine, la protéine thyroglobuline les transforme en T4 (prohormone) et T3 (hormone active).

L’iode du plasma s’élimine par voie urinaire rapidement au début, puis avec un plateau sur les 24/48 H qui suivent.

Il est nécessaire de repérer les expositions simultanées à plusieurs sources d’iode : compléments alimentaires, sirop expectorants, amiodarone, antiseptiques locaux iodés (Bétadine) chez la mère ou le prématuré

Attention aux végétariens stricts : les crucifères (chou de Bruxelles, chou-fleur, brocoli…), le navet, le radis, la patate douce, ou le manioc, empêchent d’absorber  l’iode ; cliquez ci-dessous :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7251157/i10.3389/fnut.2020.00072PMCID: PMC7251157

PMID: 32509798

SURVEILLANCE CHEZ FEMMES ENCEINTES :

HYPOTHYROIDIE:

dosages à faire 1x/mois durant 1er et 2è trim. puis une fois durant 3è trim. de grossesse

Par simplicité : supplémentation dès que TSH sup à 2.5 microU/ml au premier trim de grossesse Il est fortement conseillé de traiter avant le début de la grossesse

Pour une hypoth.  déjà connue : viser une TSH < 2 ( le dosage de T4 ne sert quasiment à rien car il existe une augmentation des protéines porteuses des hormones Th. faussant les taux de T4 libre)

Si découverte en début de grossesse : se rapprocher d’un endocrino :  ils n’hésitent pas à commencer à des doses plus fortes qu’habituellement

Si hypo sub-clinique (TSH à 3 ou 4 voire un peu au-dessus). Prendre avis endocrino avec AC anti TPO.

HYPERTHYROIDIE: si TSH basse: un avis endocrino doit être pris!

diagnostics fréquents: 

-au cours du 1er tri: hyperthyroidie gestationnelle non auto immune liée aux taux énormes de Béta HCG = effet TSH like responsable d’une hyperthyroïdie fonctionnelle). Demander des TRAK pour différencier d’un Basedow (une urgence ++ endocrino pdt la grossesse) ici ils seront négatifs On donne des Beta bloquants -très rarement des ATS.
– si amaigrissementde plus de 5% du poids du corps : hospit de l »hyperémésis gravidarum (les vomissements incoercibles)
– maladie deBasedow:  c’est une URGENCE , les TRAK seront positifs. Il faudra prescrire desATS dérivé du thiouracile (éviter les dérivés imidazolés !) : dosage mensuel de LT4

THYROIDITE (SILENCIEUSE) DU POST PARTUM:

forme clinique spéciale et post gravidique de la thyroidite d’Hashimoto: présence significative d’Ac anti thyroidiens, avec une évolution biphasique :
durant les 6 premiers mois post gravidique: thyrotoxicose,relargage d’hormone préformée,
puis hypothyroidiele plus souvent transitoire dans l’année qui suit (diagnostic différentiel: poussée de maladie de Basedow)

Une supplémentation LT4 peut être donné transitoirement, sinon risque d’évolution vers hypothyroidie définitive
Il existe un risque récidive lors des grossesses suivantes

Toujours doser TSH sidépression du post partum 

https://hcp.merckgroup.com/fr-fr/videos-thyroide-grossesse.html

EN PRATIQUE

Analyses
Un bilan minimum thyroidien (TSH, T4 en première intention), vit D, Ferritine est donc nécessaire avant tout début de grossesse.
Eventuellement une iodurie (30 € env. non remboursés)

Apports

Nous conseillons pour les femmes enceintes un apport systématique d’Iode seul type I Biane
150 µg/j, (env. 10 € /120 caps)avec ou sans contrôle d’iodurie qui permet en complément d’une alimentation variée d‘arriver aux 250 µg/j, préconisés.
Vous pouvez vérifier la teneur en iode des aliments au site   https://ciqual.anses.fr

Nous restons réservés vis-à-vis

-des algues(apports énormes de 20 000 à 70 000 µg/portion de 10 g rivalisant avec le cp d’amiodarone (75 000 µg) et très loin du 1/2 litre de moules (400 gr = 550µg/200g)
-des autres produits de la mer(métaux lourds et plastiques qui sont PE).
-des préparations toutes faitespour grossesse (Gestarelle env.15€ /90 caps; Gynefam env. 20 € /90 caps)  qui sont des mélanges pouvant se rajouter à d’autres prescriptions (vit D par ex.) et sont issues de foie de poisson qui concentrent tous les résidus PE et métaux lourds

Quid du sélénium ?

Par ailleurs, il existe une interaction très étroite entre le métabolisme du sélénium et celui de l’iode» Le sélénium se trouve en quantité importante dans les produits de la mer, les abats, la viande et les oléagineux, lentilles et asperge. Les besoins sont de 70 microgrammes de sélénium pour un homme et 60 microgrammes/jour pour une femme.

Une alimentation équilibrée doit permettre de couvrir les besoins de l’organisme en cet oligo-élément. Ce sont donc les personnes en état de dénutrition ou ceux pratiquant des régimes restrictifs qui risquent de présenter une carence en sélénium.

 Mais le dosage et l’apport de cet élément restent sujets à controverse :https://www.sfmn.org/drive/CONGRES/JFMN/2017%20NANTES/PRESENTATIONS/InscritJFMN-Session_MembreWeb/InscritJFMN%20-%20Salle%20G%20-%20Jeudi%2015%20-%20Sélénium%20et%20Thyroide%20-%20A%20Drutel.pdf

AMLP Novembre 2020