Lettres d’information de l’AMLP

Lettre d’info n°6 avril 2019

Des nouvelles de l’AMLP

Tous les partis arborent une belle étiquette écologiste pour les futures élections européennes ; de notre côté nous n’avons pas attendu ces élections pour passer à l’action , celle ci visant à supprimer les pesticides de synthèse à commencer par les plus dangereux !!

C’est de ces actions que la newsletter fait état ! Alors, bonne lecture et n’oubliez pas d’adhérer !

Le contexte actuel de cette nouvelle lettre d’information – en France,

  • Une politique écologique en danger ( fiscalité, gilets jaunes), les mouvements pour le climat
  • L’attitude pour le moins ambiguë du Président de la république sur les pesticides (chlordécone, glyphosate)
  • la démission de N Hulot, mais qui est son successeur ?
  • l’adoption de la loi Alimentation, dont le dernier épisode est deretarder de 3 ans l’arrêt de production de pesticides interdits sur le territoire français ; cette loi avait décidé de mettre fin à la fabrication sur le territoire de produits phytopharmaceutiques interdits dans l’union européenne mais autorisés ailleurs, le sénat puis les députés sont revenus sur cette interdiction, car 2700 emplois sont en jeu.
  • la controverse ANSES -scientifiques sur les SHDI quis’opposent sur la dangerosité des fongicides dits « SDHI »
  • la réflexion sur l’indemnisation des victimes, avec le vote d’une loi toujours repoussée face à des oppositions de plus en plus nombreuses
  • les discussions sur la protection des riverains ( décret-chartes)
  • l’actuelle ré-ouverture de la COSMAP pour réétudier les tableaux ( ces réunions sontsuffisamment peu fréquentes pour être soulignées )
  • en matière de glyphosate, la poursuite des actions sur le glyphosate : action des pisseursmais aussi recul du Président de la République sur le délai d’ interdiction) ; refus du parlement que cela soit abordé par voie légale ; le jugement du tribunal administratif de Lyon déclarant illégale l’AMM du Roundup 360
    Plusieurs publications sur glyphosate et LNHOuverture d’une mission gouvernementale et d’un site ministériel pour sortir du glyphosate, à ce sujet, grande mobilisation de la FNSEA qui propose une évolution des pratiques et réagit à l’agribashing
  • interdiction de tous les néonicotinoides en France
  • interdiction des pesticides par usagers privés et collectivités loi Labbé effective depuis janvier 2019
  • retrait de l’AMM du metam sodium et non renouvellement de la dérogation pour le dichloropropène- en Europe :
    Les députés européens ont demandé l’amélioration de la procédure d’autorisation des pesticides dans l’Union européenne dans un rapport qui préconise plus de transparence et l’application stricte du principe de précaution, adopté à une très large majorité.
    Les autorisations de nombreux pesticides au niveau européen (EFSA) arrivent comme d’habitude régulièrement à échéance.
    La Cour de Justice européenne a reconnu que les OGM obtenus par mutagenèse sont des OGM comme les autres et par conséquent soumis à la même réglementation européenne, c’est à dire l’interdiction d’être cultivés : énorme victoire, passée quasi inaperçue, des associations qui se sont mobilisées.

Nos actions militantes

Les actions de l’association sont décidées en conseil d’administration qui se tient mensuellement par Skype , l’assemblée générale est prévue le 25 mai 2019.
La situation actuelle en terme d’adhérents est de 120 en 2018 contre 115 en 2017, avec 32 nouveaux cotisants depuis le début de l’année.

SNPE 2 : une consultation publique a été organisée par internet pour recueillir l’avis de la population sur la 2eme Stratégie Nationale des Perturbateurs Endocriniens (SNPE2).
Voici les 13 mesures phares de la SNPE 2 :
« I- protéger la population
1. Établir une liste des substances chimiques qui peuvent présenter des propriétés de pertur- bation endocrinienne pour une meilleure gestion des risques, en fonction du niveau de preuve et des incertitudes
2. Informer les citoyens sur les produits chimiques dont les perturbateurs endocriniens
3. Former et s’appuyer sur les réseaux des professionnels, notamment des professionnels de santé, acteurs de la prévention auprès de la population

II- prévenir l’imprégnation de l’environnement
4. Améliorer la connaissance de l’imprégnation de l’environnement par les PE
5. Renforcer la connaissance de l’exposition aux PE via l’alimentation et prendre des me- sures pour réduire cette exposition
6. Comprendre l’impact des PE sur la biodiversité
7. Préserver et restaurer l’environnement
8. Harmoniser la réglementation européenne qui s’applique aux objets du quotidien 9. Guider l’action de l’industrie pour substituer et protéger

III- améliorer les connaissances
10. Accélérer la recherche pour comprendre et adapter au mieux notre gestion des risques et la réglementation
11. Développer une recherche appliquée en santé pour mieux prévenir, prendre en charge ettraiter les effets des perturbateurs endocriniens
12. Élargir la surveillance, en lien avec l’exposition aux perturbateurs endocriniens, à
d’autres indicateurs de santé que ceux définis en santé reproductive.
13. Définir les nouvelles perspectives du programme national de biosurveillance en se plaçant dans le contexte européen ».

L’AMLP a proposé un avis avec une analyse des 13 mesures proposées. https://www.alerte-medecins- pesticides.fr/wp-content/uploads/2019/02/2019-02-06-10h10___comm-snpe2-21-01-2019.pdf
L’avis a été communiqué à l’association européenne HEAL dont nous faisons maintenant partie :https://www.env-health.org/heals-response-to-french-consultation-on-draft-national-action-plan-on- endocrine-disruptors/

Nous travaillons de concert avec HEAL sur un abord plus large de la nécessaire classification des pesticides PE dont la prise en compte ( en particulier des présumés) devrait déboucher sur l’application du principe de précaution.

L’augmentation discrète des limites de résidus de chlordécone a fait l’objet d’une lettre ouverte AMLP- AMSES (Association Médicale de Sauvegarde de l’Environnement et de la Santé « AMSES – Martinique ») sur LMR chlordécone : utilisé jusqu’en 1993 aux Antilles par les producteurs de bananes, le chlordécone, insecticide cancérogène et perturbateur endocrinien, est toujours présent dans les sols où il peut persister environ 600 ans et peut se retrouver notamment dans certaines denrées d’origine végétale ou animale ainsi que dans certains captages d’eau.

En janvier 2019, une loi a été votée sur la LMR de la chlordécone : dans le domaine de l’alimentation, une limite maximale de résidus (LMR) est un seuil réglementaire de concentration de résidus de produits pesticides, biocides ou de médicaments vétérinaires, au-delà duquel la commercialisation d’un produit alimentaire n’est plus autorisée. Les limites légales de chlordécone dans la viande ont été relevées d’un facteur 5 à un facteur 10 par le ministère de l’agriculture, permettant mécaniquement, et de manière légale, d’introduire plus de chlordécone dans la chaîne alimentaire, et d’exposer potentiellement plus encore la population.

https://www.alerte-medecins-pesticides.fr/wp-content/uploads/2019/02/2019-02- 12-21h27___Courrier-Président-chlordécone.pdf

Dans la suite de l’action « nous voulons des coquelicots », une lettre est proposée à la lecture des médecins généralistes par les associations initiatrices du mouvement.

L’AMLP, par son président, a co-signé une tribune dans le Monde, après les propos ambigus du ministre de l’agriculture, Didier Guillaume concernant la responsabilité qui incombait aux scientifiques de prouver la dangerosité des pesticides. Les signataires se sont engagés à lui fournir une étude par mois concernant la toxicité des pesticides. Le but n’est pas de le faire changer d’avis…mais de pouvoir dire dans quelques mois, au vu des articles adressés : de qui se moque-t-on ?Ce groupe de signataires, informel, a permis de nouer des contacts intéressants.https://www.alerte-medecins-pesticides.fr/wp-content/uploads/2018/10/2018-10-30-le-Monde.pdf

Dans le cadre des travaux de la mission d’information commune sur les perturbateurs endocriniens présents dans les contenants en plastique, M. Michel Vialay, président, Mmes Laurianne Rossi et Claire Pitollat, co-rapporteures, ont souhaité auditionner l’AMLP. L’AMLP a adressé à cette mission l’analyse qu’elle faisait de cette problématique ainsi que les mesures que nous souhaitions voir prises :https://www.alerte-medecins-pesticides.fr/wp-content/uploads/2019/03/2019-03-14-18h51___PE- contenants-alimentaires___contribution-AMLP.pdf

L’AMLP et l’AMSES (association de médecins aux Antilles) ont conjointement saisi la Commission Supérieure des Maladies Professionnelles en Agriculture (COSMAP) pour que
1 – le myélome multiple soit inscrit dans les meilleurs délais au tableau 59 du régime agricole.
Sur les arguments suivants :
– le lien entre exposition aux pesticides et myélome multiple est établi
– la classification de l’OMS place le myélome au sein des la catégorie des LNH ( lymphomes non hodgkiniens), eux mêmes bénéficiant d’un tableau
-une récente déclaration du médecin conseiller technique national en charge des maladies professionnelles à la MSA, va aussi dans le sens de cette reconnaissance
– la MSA du Vaucluse a récemment reconnu en 2018 le myélome multiple au titre du tableau 59
– par ailleurs, aux Antilles l’incidence du myélome est beaucoup plus élevée qu’en métropole

2- pour que se réalise dans les meilleurs délais, l’ouverture d’un tableau spécifique pour les cancers de la prostate en lien avec l’exposition aux pesticides.

Un groupe de travail « Santé-pesticides » créé par plusieurs associations dont l’AMLP-Charente,
a réalisé l’ audition de différentes parties prenantes autour de l’agriculture et plus particulièrement sur la question de l’exposition des populations aux pesticides et a fait part des actions et mesures qui devraient, à ses yeux, être prises. Voici le premier livret retranscrivant les entretiens :https://www.alerte-medecins-pesticides.fr/wp-content/uploads/2019/01/2018-12-22- 18h29___Charente___Santé-Pesticides_1er-Livret.pdf

Sur le plan judiciaire,
– nous avons apporté notre soutien à Paul François, lors de son procès contre Monsanto le mercredi 6 février 2019 à la cour d’appel de Lyon
– il faut noter la reconnaissance d’un sarcome en maladie professionnelle au TASS de Caen, bibliographie fournie à l’avocat réalisée par Michel Nicolle

La poursuite de nos actions de formation et d’information

Les « pisseurs de glyphosate » : nous y participons ponctuellement , non pas comme organisateurs et financeurs des analyses, mais comme médecins pouvant apporter un éclairage sur le glyphosate, ses dangers mais aussi de manière plus large sur les pesticides.
Actuellement 17 études sur l’excrétion urinaire ont été publiées de 2002 à 2017 dont deux françaises : une de de Pélagie 50 femmes (2002-2006) et l’autre de Elfe, 28 femmes (2011)

Des analyses « officieuses » ont eu lieu aussi en France (GF, pisseurs ), elles apportent d’autres informations à de précédentes analyses
– 1 Générations Futures analyse d’urines de 30 volontaires
– 2 Urinale Allemagne 2000 cas
– 3 les 22 militants, membres des Faucheurs Volontaires en Ariège et 500 bretons se sont soumis à des analyses dans le cadre de plaintes déposées pour mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et atteintes à l’environnement. 160 plaintes ont déjà été déposées en France. Les plaintes devraient être centralisées au pôle santé publique de Paris où une enquête a été ouverte, selon la même source.

Concernant les maladies professionnelles, le travail commencé avec Phyto-victimes se poursuit avec l’étude des dossiers médicaux.

Concernant la formation des médecins,
– 3 membres du CA suivent le DU de Médecine Environnementale à Nice (demandez le programme!) – la suite de la formation de formateurs MG Form d’octobre 2018 est en cours de construction, des séminaires sont ou vont être tenus et un MOOC (cours en ligne) est en train d’être réalisé.

Diverses interventions ont eu lieu, en Novembre sur les perturbateurs endocriniens pour Mutualité à Brive, Limoges,Tulle et Guéret (Jean, Joseph et Pierre-Michel), les interventions du Dr Laurent Chevalier dans divers médias, le 23 janvier un colloque pesticides à Caen avec AGRICAN, MSA, chambre agriculture, AASQA (association agrée de surveillance de la qualité de l’air), AMLP .

Une organisation de la bibliographie est entrain de se mettre en place via le logiciel Zotero :Zotero est un logiciel de gestion de références gratuit, libre et open source qui permet de gérer des données bibliographiques et des documents de recherche (tels que des fichiers PDF, images, etc.). Il est intégré au navigateur web, il permet de synchroniser des données depuis plusieurs ordinateurs, de générer des citations (notes et bibliographies) dans un texte rédigé depuis les logiciels LibreOffice, Microsoft Word, NeoOffice, Zoho Books et OpenOffice.org Writer grâce à l’installation d’un plugin3

Notre participation à divers groupes de travail et instances :

Les rencontres nationales Santé Environnement Bordeaux :
Lors d’un débat, la représentante de la Région, que nous avions rencontrée il y a quelques années, a cité l’AMLP comme à l’origine de cette prise de conscience. Dans le débat en atelier sur les pesticides, pour parler santé-environnementale, ce n’est pourtant pas l’AMLP qui était invitée à la tribune mais le président du syndicat pommes-poires national (qui avait porté plainte contre une consœur de Corrèze ) ; le président de l’AMLP a pris la parole sur la limite de l’engagement des pomiculteurs en matière de limitation des CMR- PE, avec son corollaire, que fera la Région qui vient de signer la charte, pour engager le cycle vertueux de la commande publique ? Silence de la conseillère régionale.

Le groupe de travail riverains
l’AMLP a , avec d’autres associations, adopté une position commune qui peut servir de base pour les réponses aux questions que ne manquent pas de nous poser les riverains ( voir les liens ci-dessous) https://www.alerte-medecins-pesticides.fr/wp-content/uploads/2019/02/2019-02-18- 22h26___Contribution-Protection-riverains-inter-asso.pdf

il serait nécessaire :
– de rappeler notre participation actuelle à un groupe de travail du plan gouvernemental sur l’utilisation des pesticides , de notre réponse à une mission interministérielle
– de préconiser aux riverains mécontents de contacter la DRAF (direction régionale de l’agriculture et de la forêt), qui peut faire remonter ensuite au ministère de l’agriculture si besoin
(également les médecins qui constatent des effets indésirables suspects)

Une étude de biosurveillance a été actée (200 m, 500 m, 1000 m) pour tous les riverains des zones viticoles : elle pourra donner des arguments dans le futur proche à savoir défendre une zone-tampon de 200m qui traduit le fait que la contamination se fait au minimum sur cette échelle ; elle permettra de rappeler les alternatives dans ces zones.

Le comité suivi « cancer infantile GEOCAP »
Résultats d’une étude qui est un travail préparatoire dans le cadre de Géocap avec la recherche de clusters (en particulier gliomes et lymphomes) ; l’étude a été faite sur 15 ans de 2000 à 2015. Sur 25 000 cas de cancers infantiles, il a été trouvé une surincidence de gliomes dans un groupe de départements et surincidence des lymphomes non hodgkiniens- LNH( lymphome de Burkitt et autres LNH) dans un autre groupe de départements, en Bourgogne et Midi Pyrénées ; mais il n’y a pas d’évolution croissante du nombre total de cancers infantiles sur les 15 dernières années et même, un infléchissement sur les dernières années des cas de lymphomes ( si bien qu’on ne peut tirer aucune conclusion de la détection du cluster de 9 départements) mais aussi pour les gliomes.

Participation aux états généraux du cancer
Dans la suite de la participation de l’AMLP aux Etats Généraux de la prévention du cancer (atelier 5 « cancer et environnement ») en 2018, a été publié le livre blanc des Etats généraux de la prévention du cancer : https://www.ligue-cancer.net/article/47726_decouvrez-le-livre-blanc-des-premiers-etats- generaux-de-la-prevention-des-cancers
Voici ce qui nous concerne en santé environnementale et en médecine du travail :

« 7.4. Formaliser et garantir la reconnaissance des expositions professionnelles dans le parcours individuel de santé
– Le caractère professionnel d’un cancer doit être recherché systématiquement au moment du diagnostic de cancer en fonction des expositions.

– Les tableaux de reconnaissance des cancers professionnels doivent mieux prendre en compte l’évolution des connaissances concernant les facteurs de risque.
8.3. Mettre en place réglementairement des outils d’information permettant aux citoyens d’adapter leurs comportements (Nutriscore, produits chimiques, etc.)

– L’étiquetage des produits de consommation courante doit informer précisément et simplement
le consommateur sur les risques associés ;
– Ces outils ne doivent plus simplement concerner le secteur de l’alimentation mais plus largement l’environnement des citoyens : produits ménagers, produits de décoration et de bricolage, produits phytosanitaires, etc.) »

Participation via l’AASQA Atmonormandie à un groupe de travail sur l’analyse des pesticides dans l’air.

Le 11 avril 2019, aura lieu une réunion de la Task Force sur les pesticides systémiques (TFSP) CetteTask Force est un regroupement international de scientifiques indépendants ( biologistes, entomologues, médecins etc..) , auquel l’un de nous participe.(Michel Nicolle)

Nous sommes régulièrement sollicités par des médecins, mais aussi par des patients aux prises avec la reconnaissance de leur maladie comme professionnelle pour donner soit des avis scientifiques répondant à leurs questions soit pour appuyer et argumenter leur requête.

Chaque jour nous amène de nouvelles informations sur les pesticides, la dernière est une nouvelle condamnation de Monsanto aux Etats Unis.